Un Atlas de la biodiversité pour aller plus loin
A l’unanimité, les élus du conseil communautaire ont voté pour la réalisation d’un Atlas de la biodiversité. Ne reste plus que le feu vert de l’OFB, financeur à hauteur de 80 %. De quoi s’agit-il et quel est le but de la manœuvre ? Éléments de réponse.
« Un outil de travail, d’aide au maire ou au président de l’Agglo. » Voila comment dans les grandes lignes, Jean-Alain Charpentier a qualifié l’Atlas de la biodiversité, dont sa réalisation future a été votée à l’unanimité par les élus de Saint-Dizier, Der et Blaise, lundi 22 mai en conseil. La balle est désormais dans le camp de l’Office français de la biodiversité, le principal financeur.
Complément
Pour l’Agglomération justement, il aurait un double rôle. D’une part, « de faire un diagnostic global sur l’ensemble du territoire », lequel viendrait en complément de celui déjà réalisé par certains maires. « Pour avoir une cohérence sur la trame verte et la trame bleue, il le faut. » D’autre part, il doit permettre « d’avancer et continuer dans la sobriété, et surtout pour la transition écologique et énergétique », poursuit Jean-Alain Charpentier.
Sur ce premier point, les exemples ne manquent pas. Par exemple à Saint-Dizier, une convention a été signée en 2021 – pour une durée de 4 ans – avec la Ligue de protection des oiseaux. Concrètement, la LPO a engagé un diagnostic de la biodiversité communale. Depuis, de nombreuses actions ont vu le jour. A l’instar de la sortie organisée samedi dernier en ville : les 25 espèces d’oiseaux croisées en quelques minutes sont typiquement des données importantes qui figureront dans le futur Atlas.
Le village de Curel a également lancé un diagnostic via la LPO : cela a abouti à la donation d’un verger (contre un euro symbolique) par un particulier à la collectivité. Un repère idéal pour la biodiversité. A Bettancourt-la-Ferrée également, un travail collectif a permis de cibler des habitats d’espèces, des plantes remarquables ou encore une faune et une flore relevant pour quelques spécimens de la liste rouge de Champagne-Ardenne (espèces menacées).
Dans le même esprit que ces actions avec la LPO, d’autres données ont vocation à être partagées dans le cadre de l’Atlas de la biodiversité. Comme celles sur la qualité de l’air, les émissions de gaz à effet de serre et les consommations énergétiques grâce au Plan climat air énergie territorial (PCAET).
Approfondissement
Ce diagnostic très complet permettra ensuite à l’Agglomération de mettre en place une politique globale à l’échelle du territoire : « Créer une unité, aider à la décision en s’inscrivant dans un projet de stratégie territoire bas carbone, et établir des pistes d’actions avec une vision plus globale. » Des actions auxquels les élus, les citoyens, les scolaires ou encore les acteurs socioéconomiques pourront se greffer.
Si cet Atlas de la biodiversité est définitivement acté, il s’agirait du troisième en Haute-Marne. Il y a la version communale avec Celles-en-Bassigny, petit village de 79 habitants, le tout premier retenu par l’OFB, en novembre 2022. Le deuxième est lui porté par le Parc national de forêts, et concerne d’une part Vals-de-Tilles, d’autre part Colmier-le-Haut. Le futur Atlas de Saint-Dizier, Der et Blaise serait alors le premier à concerner une intercommunalité.
Louis Vanthournout
Pour 217 000 €
Aussi belle soit elle, l’initiative de mise en œuvre d’un Atlas de la biodiversité n’est pas gratuite. Le budget de fonctionnement s’élève à 217 000 € hors taxe, sur une durée de trois ans. Comme c’est le cas généralement, l’Office français de la biodiversité (OFB) viendra en appui à hauteur de 80 % de la somme. « Cet Atlas ne sera réalisé que s’il est retenu par l’OFB », prévient l’Agglo. Si tel est le cas, un doctorant sera recruté pour sa mise en œuvre dans le cadre d’une Convention industrielle de formation par la recherche (Cifre).
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