Saint-Dizier : Le Marathon n’est pas terminé
Trois semaines et demie après le Marathon créatif, les onze projets présentés sont toujours sur les rails. La collectivité entend revoir un par un les porteurs de projets d’ici la fin de l’année 2021.
Vendredi 1er et samedi 2 octobre, c’était l’ébullition à l’espace Cœur de ville. Onze porteurs de projets, du secteur de Saint-Dizier pour la plupart, présentaient le leur à l’occasion du Marathon créatif. Dans la foulée de l’opération « Révéler Saint-Dizier”, cet événement voyait différentes personnalités présenter en public leurs idées, leurs désirs d’entreprise ou d’association dans l’un des lieux de la ville aujourd’hui à l’abandon (salle Aragon, maison Napoléon, maison Cavalier, etc.) ou ailleurs.
Trois semaines et demie après ce week-end « sportif » selon les mots de Guillaume Toussaint, qui a présenté un projet de site de permaculture, où en sont les projets ? « Un an que j’y réfléchis sérieusement, le Marathon a été une bonne expérience. Et j’ai reçu un mail hier (jeudi, ndlr) de la Ville pour que l’on se rencontre rapidement pour la suite ». L’étape d’après, c’est donc un suivi de son dossier. Comment l’aider à trouver entre un et deux hectares de terrain exploitables en ville. Pour Florence Deppel, qui souhaite ouvrir une boutique qui met en avant les créations d’artisans d’art, le suivi a été imminent puisqu’elle a présenté son projet vendredi au club Carbao, lequel la suivra pendant un an, sa récompense du prix coup de cœur qu’elle a obtenu. Elle aussi compte sur la collectivité pour l’aider à trouver un local d’au moins 100 m2 pour son activité.
La vitesse supérieure après les fêtes
Pour Isabelle Neto et sa Ludosphère, l’objectif reste d’ouvrir une boutique de jeux de société à Saint-Dizier. « Le Marathon m’a permis de me mettre en relation avec différents contacts afin de réaliser mon business plan, pour rechercher un lieu ». L’entrepreneur laisse passer les fêtes et les marchés de Noël qui l’attendent avant de passer son projet à la vitesse supérieure.
La benjamine de la compétition, Déborah Brémont, a séduit le jury en terminant à la troisième place. La jeune femme termine sa dernière année d’études en école de lutherie afin de parfaire son bagage concernant la fabrication de guitares. « Le week-end m’a permis de voir ce qui était réalisable oui pas, de penser rentabilité, de voir que la maison Cavalier était peut-être trop grande par rapport à mes besoins. » Nul doute que la collectivité suivra aussi l’évolution du projet de l’Ancervilloise.
Pour Alain Tamisier, la démarche était différente. Le président de l’association Ensemble pour jouer n’était pas dans une démarche de création d’entreprise. Simplement, il espère ne pas voir la maison Napoléon se dégrader ou rester sans vie trop longtemps. D’où son idée de musée revisité qui consiste à traverser la cité à travers les siècles et les personnalités à travers ce lieu. « J’ai lancé l’idée, ce lieu peut être un projet ludique sur l’histoire de la ville, ouvert à tous, ce serait dommage que ça devienne un site privé »
Plutôt emballés par le concept du Marathon, ses participants devraient donc passer à la vitesse supérieure au début de l’année 2022. En espérant d’ici là que la Ville aussi aura pu élaborer, via les investisseurs qu’elle a rencontrés, des pistes de financement.
N. F.
Quid des investisseurs ?
Le lien entre les investisseurs qui ont visité la ville le 14 octobre et les porteurs de projets du Marathon n’est pas évident. Tous les participants au Marathon semblent conscients que les projets suivis par des investisseurs seront lourds et mettront plusieurs mois avant de se réaliser. « Mon objectif est d’ouvrir pour fin 2022 », indique Florence Deppel, qui ne devrait pas attendre longtemps avant de se lancer.
Pour les lauréats, qui ont déjà leur Game bar à Bar-le-Duc depuis quatre mois, ils veulent vite vite à Saint-Dizier. À propos de la journée du 14, à laquelle Pierre-Louis Ultsch (un des trois jeunes hommes qui portent le Game bar) a participé, « c’était très intéressant d’échanger et de discuter mais très honnêtement, aucun investisseur n’était en accord avec ce que nous, on veut faire. Nous, ça reste « artisanal” par rapport aux investisseurs qui ont une grosse force de frappe, ce sont des grands bailleurs ou de grands fonds immobiliers ».
Quant à Cyril Marchand, qui a présenté un projet de guinguette en bord de Marne dans les anciens ateliers municipaux, il attend de voir si des choses sont possibles avec les investisseurs. « On va déjà en voir en fonction du bâtiment si on peut l’avoir ou pas, quant au financement, je peux aussi travailler avec mes actionnaires ou une banque en local. Dans tous les cas, ce ne sera pas sorti de terre avant 18 mois ». Le 14 octobre au soir, Quentin Brière laissait entendre qu’un ou deux investisseurs s’étaient montrés très intéressés par des sites répertoriés. En phase avec un des projets ?