L’explosion de la race Jersiaise
En Haute-Marne et en France, la race Jersiaise connaît un essor extraordinaire. Elle séduit pour la qualité de son lait qui permet de faire grimper le prix du lait payé aux producteurs. Economiquement, la Jersiaise offre des performances inédites.
Leur petite taille, leur curiosité, leur caractère attachant séduisent les néophytes. La qualité de leur lait, les coûts de production moins élevés et des marges améliorées séduisent les professionnels. La race Jersiaise est en plein boom. En France et en Haute-Marne, les effectifs progressent et connaissent une phase de développement jamais connue pour une race laitière avec 24 000 femelles au niveau national soit 8 000 de plus en un an.
Du coup, les éleveurs réunis à Louze pour l’assemblée générale du syndicat de race ont le sourire. « Après avoir été la risée du monde de l’élevage, nous prenons notre revanche ». Au total, 580 troupeaux Jersiaises sont contrôlés soit 6 200 vaches. Parmi eux, 161 adhèrent à Jersiaise France (5 200 vaches) pour les apports techniques qu’elle apporte : conseils d’accouplement, pointage, conseils…
En moyenne, ces vaches ont produit, en 2016, 5 160 kg par an et par lactation. Loin des 9 336 des Prim’holsteins ou des Brunes à 7 485. Mais, les Jersiaises font la différence avec leur taux butyreux (TB) à 55,9 et le taux protéiques (TP) à 38,5. Les Prim’holsteins sont respectivement à 39,3 et 31,8. Les Brunes, les plus proches, sont 42 et 34,3.
Ces performances permettent aux Jersiaises de valoriser au mieux l’alimentation donnée sachant, en plus, que deux portions pour les Prim’holsteins permettent de nourrir trois Jersiaises. Mais, le premier gain économique visible est la plus-value sur le prix du lait grâce aux taux élevés de la Jersiaise. Cette plus-value peut s’élever à près de 100 €/1 000 l. Par exemple, avec un prix de base 300 €/1 000 l entre le 1er avril 2015 et le 31 mars 2016, le prix du lait payé peut atteindre 400 € avec 60 € grâce au TB et 40 grâce au TP.
Autre gain économique : des premiers vêlages précoces, à 25,9 mois, une longévité supérieure aux autres races (2,7 lactations), des mammites cliniques rares (4 % contre 10 % pour les Prim’holsteins) et une aptitude à produire en bio. Par contre, il ne faut pas compter sur les Jersiaises pour tirer une plus-value lors de la vente des vaches de réforme ou des veaux mâles. D’ailleurs, pour éviter les mâles, la race est est celle qui pratique le plus les sexages (38 % des inséminations). La demande de femelles est tellement forte que les éleveurs trouvent facilement à les vendre.
Enfin, le dernier signe du succès actuel des Jersiaises est l’évolution du nombre d’inséminations pratiquées. En un an, elles ont augmenté de 33,2 % avec une part importante en croisement (39,5 %). Autrement dit, des éleveurs mettent des taureaux Jersiaises sur leurs Prim’hoslteins ou d’autres races. Et pour ceux qui veulent des races pures, le Danemark reste le pays de référence pour acheter des semences mais aussi des vaches prêtes à produire.
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