Le savon de Mareilles porte Ô l’odeur de la Haute-Marne
Dans les bois, à la ferme des Orgères, à côté de Mareilles, en Haute-Marne. Estelle Dauphin confectionne des savons à la menthe poivrée. Avec 90 % d’ingrédients locaux, ils portent leur nom comme un drapeau : “le Ô-Marnais”.
En entrant dans son laboratoire, impossible de ne pas être saisi par l’odeur de menthe poivrée mais aussi l’extrême propreté du site. Rien de plus normal puisqu’Estelle Dauphin y confectionne des savons. L’ancienne journaliste agricole et agricultrice n’a rien laissé au hasard à commencer par le nom de son produit : “le Ô-Marnais”. Avec cette identité forte, ses savons servent de carte de visite, de cadeaux souvenir ou d’étendard pour afficher sa fierté d’être haut-marnais.
Le nom de l’entreprise n’est pas, non plus, dû au hasard en s’appelant “la Savonnerie de Mareilles”. Inutile d’en faire des caisses. Tout le monde aura compris le jeu de mots. La boîte existe depuis fin 2019 et les premières ventes ont eu lieu en octobre 2020. Entre-temps, Estelle Dauphin a dû apprendre la réglementation cosmétique, se former, effectuer des essais et s’adapter au temps de séchage de 6 semaines des pains de savon.
Commerce équitable local
Mais, en imaginant son produit, la jeune femme voulait surtout entrer dans une démarche locale, de proximité et économique. Elle joue la carte du terroir avec, dans l’idée, de valoriser les matières premières agricoles de son département de façon rémunératrice. Elle le dit : « la cosmétique est une niche mais il est possible d’aller chercher de la marge pour les agriculteurs ». Elle parle de « commerce équitable local » avec l’emploi, à 90 %, d’ingrédients sourcés à moins de 60 km. En fait, à l’exception de la soude, tout vient de Haute-Marne : l’huile végétale de tournesol et colza qui vient de l’huilerie du Haut-du-Sec en agriculture conservation, celle de cameline et de chanvre de Bianco Boss issue de fermes bio et, pour le parfum, l’huile essentielle de menthe poivrée d’Essencialis, à Fays. Quelques gouttes d’extraits de romarin pour le côté antioxydant et la recette validée par un toxicologue est complète.
Recette affinée
Estelle Dauphin confie avoir travaillé sur les assemblages et affiné sa recette durant de longues semaines pour proposer un savon de qualité. Par exemple, après saponification à froid ce soin contient naturellement 8 % de glycérine hydratante bonne pour la peau. Mais, déjà, elle souhaite étoffer sa gamme en travaillant autour des produits de la ruche pour créer un savon naturel sans parfum. Elle se penche également sur la confection d’un shampooing, et d’un sérum. Mais son combat est de réintroduire les savons dans les douches et, la vente poivrée tonique et énergétique, elle compte beaucoup sur les hommes.
Aires d’autoroutes, vente directe, marché de Chaumont une fois par mois, sites touristiques, offices de tourisme, Estelle Dauphin fait feu de toute part d’un point de vue commercial grâce à la qualité du produit et à son nom. Elle dit « affirmer son identité par son territoire » et en est très fière. Elle ne cache pas son bonheur à maîtriser sa production de A à Z, de la conception des emballages aux ventes en passant par la conception et la gestion. Une bulle de plaisir !
Frédéric Thévenin – f.thevenin@jhm.fr
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