Rendez-vous cuisine et vins : des biscuits made in Créancey
Petit village d’environ 200 habitants niché dans la vallée de l’Aujon, voisin de Châteauvillain, Créancey a désormais la particularité d’abriter le laboratoire de fabrication de la biscuiterie Tahi Tea.
Aux commandes de cette micro-entreprise, Emeline Charles a choisi cette commune qu’elle connaît bien pour s’y être installée à titre personnel il y a une dizaine d’années. « Mon souhait était vraiment de m’installer aussi professionnellement ici », indique la jeune femme de 34 ans qui a créé sa petite entreprise il y a quatre ans.
Pour mieux comprendre son parcours, effectuons d’abord un petit retour en arrière car celui-ci n’est pas banal. En effet, Emeline Charles n’est pas une enfant de la balle et elle n’est pas tombée dans la marmite quand elle était petite. Non, rien de tout cela. C’est d’abord une carrière militaire qu’elle a embrassée. C’est d’ailleurs ce qui a conduit cette Suissesse à venir en France, et plus particulièrement en Haute-Marne, pour rejoindre les rangs du 61e RA basé à Semoutiers. Et elle a bien fait, car c’est là qu’elle y a fait la rencontre de son futur époux, militaire lui aussi. Ce qu’il faut préciser, pour mieux comprendre la suite, c’est que son mari est d’origine tahitienne. Aussi, lorsque leur mutation sur cette île de la Polynésie française s’avère finalement impossible, un autre projet professionnel se profile pour le couple qui décide finalement de rester sur Châteauvillain. Le sergent-chef Emeline Charles amorce alors un changement de cap et opère un début de reconversion.
Formation financée par l’armée
« L’armée m’a financé ma formation CAP pâtisserie et j’ai obtenu mon diplôme à la fin du parcours. Puis je me suis inscrite à Pôle emploi qui m’a aidée en me finançant des heures de formation à la pépinière d’entreprises de Chaumont », explique celle qui a choisi de se lancer dans la fabrication de petits gâteaux qu’elle confectionnait déjà pour ses collègues soldats.
Après des mois de gestation, l’entreprise Tahi Tea née en décembre 2018. Elle prend d’abord place dans un local commercial de la rue de Penthièvre à Châteauvillain qui abrite l’atelier de fabrication et un espace salon de thé. Les premières années d’installation se passent bien jusqu’à l’arrivée de la crise sanitaire liée au Covid qui vient bouleverser le programme. « Les clients ne sont plus revenus comme avant au salon de thé ; et en parallèle tout ce qui est vente dans les dépôts s’est bien développé », explique la jeune femme qui décide alors de profiter d’une opportunité d’achat immobilière sur Créancey pour y déménager son atelier de fabrication et ainsi pouvoir mieux conjuguer sa vie professionnelle et sa vie de famille.
Désormais, c’est dans une ancienne écurie de 24 m2 refaite entièrement, qu’Emeline Charles confectionne ses 50 références de biscuits salés et sucrés qu’elle vend désormais uniquement sur commande, ou en dépôt dans une petite dizaine de magasins locaux, mais aussi sur les marchés locaux où elle coiffe toujours sa couronne de fleurs tahitienne qui la rend si singulière. Aussi, en s’installant dans cette commune associée de Châteauvillain, elle ne pouvait pas se retrouver plus proche de son fournisseur de farine, ingrédient principal de ses recettes, qui se trouve, lui aussi, à Créancey. Et c’est le même principe pour les œufs dont les poules se trouvent aussi au village. Difficile de faire plus local.
Ainsi, depuis quelques semaines, de nouvelles étiquettes viennent habiller les sachets de biscuits confectionnés par Emeline Charles. Des étiquettes avec cette nouvelle adresse qui cache cette nouvelle vie où le bonheur et la gourmandise sont à portée de spatule !
De notre correspondante Catherine Jeanson