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Agriculture haut-marnaise : des espoirs contrariés par les charges pour le lait

L’année laitière en Haute-Marne est tributaire d’une production européenne et française ralentie sur le 1er semestre et de prix des produits industriels (beurre et poudre) en hausse sur le début d’année et stagnant sur l’automne. Bonne nouvelle : la demande mondiale et les prix des produits laitiers sont plutôt stables voire en hausse. Globalement, la situation est assez favorable en termes de prix du lait. Une consolidation est même évoquée par les techniciens de la Chambre d’agriculture.

La cerise sur le gâteau est une campagne fourragère exceptionnelle en quantité et correcte en qualité après quatre années extrêmement compliquées qui ont poussé les éleveurs à acheter des fourrages à l’extérieur. L’ensilage actuel des maïs rend heureux n’importe quel paysan ; même le plus taciturne.

Le seul problème est le prix des intrants qui sont en forte hausse et principalement ceux des carburants et des aliments.

En Haute-Marne, la baisse de production de lait dans les fermes jusqu’en septembre est due aux mauvais fourrages de l’an dernier. Par contre, elle est compensée par le nombre de vaches laitières par exploitation qui est en forte hausse (+ 2 en un an).

10 €/ 1 000 l en plus sur le lait

Côté prix, la hausse varie selon les laiteries. Elle va de 0 à 8 € pour 1 000 litres pour une moyenne, au premier semestre, de 6 €. Pour le second semestre, les techniciens Chambre tablent sur une hausse de 15 €. A noter que le lait bio est à la peine du fait d’une offre supérieure à la demande. Son prix est en baisse de 10 €/ 1 000 l.

Avec l’augmentation du prix des vaches de réforme de 7 à 12 % et la baisse des aides conjoncturelles comme les indemnités “sécheresse”, le produit “lait” s’établit à 433 €/1 000 l soit le meilleur chiffre depuis 4 ans. Il est tiré vers le haut par le prix du lait qui devrait être de 371 €/1 000 l en moyenne.

Côté charges, la Chambre d’agriculture table sur une hausse de 14 €/1 000 l sur le poste aliment et même si les charges en fourrages sont appelées à diminuer, ce poste gâche l’embellie en lait. Les charges globales seront en hausse pour tous les élevages alors que l’évolution du prix du lait sera très variable.

Au bout du compte, la marge à 238 €/1 000 l se maintient au niveau de 2020. Les trésoreries durement amoindries par les années précédentes ne profiteront pas de la conjoncture du prix du lait. L’année fourragère 2021 ne doit pas faire oublier la nécessité de consolider les systèmes fourragers, en augmentant notamment les reports de stock.

De manière chiffrée, sur une structure lait/céréales, le revenu par hectare s’établit à 255 € contre 201 en 2020 et 168 sur la moyenne quinquennale. En lait/viande, il est de 215 € contre 214 en 2020 et 165 sur 5 ans. Selon la technicité des éleveurs, des écarts peuvent aller du simple au double, de 105 à 535 €/ha de revenu.

Le surplus de charges en aliments et carburants rogne sur la hausse du prix du lait.

Lire aussi : Agriculture haut-marnaise : des prix rarement atteints pour les céréales.

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