Manger sain, local et goûteux avec Glane heureuse !
Gaëlle Perney a 38 ans. Originaire de Rougeux, la jeune femme est installée à Nogent depuis une dizaine d’années. Elle y a ouvert “Glane heureuse” et propose entre autres des ateliers cuisine, ciblés sur le manger mieux.
Pour Gaëlle, mère de famille, soucieuse de l’environnement et du bien-être, l’alimentation joue un rôle majeur et soulève un questionnement au quotidien. La jeune femme a auparavant travaillé en média local, sur Langres et Saint-Dizier, puis en coopérative agricole, à Foulain, en élevage ovin. « Valoriser le local et les habitants d’ici, est au cœur de toute mon expérience professionnelle ! » Début 2021, elle décide de lancer son entreprise, “Glane heureuse” ! « Mon activité est basée sur l’organisation de cours de cuisine et d’ateliers pour apprendre des techniques de conservation et transformations alimentaires anciennes : comprendre l’importance de manger naturel et sain », explique l’entrepreneuse. En se basant sur le rythme des saisons, Gaëlle propose différentes thématiques comme les fermentations (lactofermentation de légumes crus, miso, vinaigre, levain, fromage de kéfir de lait cru) ou les boissons fermentées (kéfir d’eau, kombucha). Elle privilégie la cuisson à la vapeur douce, afin de garder le plus de nutriments possibles. Les vitamines et autres minéraux pouvant être détruits par une technique de cuisson trop agressive. La cuisine des algues et graines germées font également partie de ses préférences : « Ça ne date pas d’hier, il suffit juste de s’intéresser à son histoire ! » La cuisine sauvage et les techniques de conservation naturelles comme les sirops sans cuisson ou les conserves au sel sont selon elle rangées au placard depuis trop longtemps. Pourtant ces techniques étaient utilisées bien avant les rayons bondés des supermarchés. « Il n’y a rien de nouveau ni effet de mode, ce sont juste des pratiques délaissées », confirme Gaëlle, qui est tombée dans la marmite très vite… et par obligation. « Cela fait maintenant plus de douze ans que je m’intéresse au manger vrai et me forme auprès de professionnels reconnus, à l’alimentation dite naturelle. »
Oui à l’alimentation “vivante”
A la base, la jeune femme souhaite faire taire la maladie de Crohn, dont elle souffre, cela fonctionne. « Faire de cette passion mon métier et lancer mon entreprise était donc la finalité. » Très vite, elle souhaite donc partager ses convictions, et surtout son savoir-faire. « J’aime appeler cette alimentation “vivante”, cela fait référence à une alimentation vraie (non transformée), variée (protéines végétales et animales) et locale, ça va de soi ». Gaëlle pense qu’il est plus que nécessaire de revenir au fait maison, et de dire “stop” aux produits ultra-transformés contenant additifs et autres colorants. « Parfois même, la liste des ingrédients est juste incompréhensible ! » Encore faut-il prendre le temps de lire les étiquettes. Pour étayer son discours, Gaëlle n’hésite pas à regarder en arrière. « L’Homme se nourrissait avec bon sens, il savait bien se nourrir, il savait bien cuisiner et respecter les produits de base. C’était bien avant l’ère des produits industriels ultra-transformés et l’invasion grandissante des sucreries, biscuits apéro et gâteaux pour le goûter, des paquets de céréales, des sodas etc. » Gaëlle en est persuadée. « Aujourd’hui, nous ne pouvons plus ignorer l’impact du contenu de notre assiette sur notre santé ! »
Priorités sur l’essentiel
Des détracteurs ? Il y en aura toujours. Cette mode d’une vie saine et de retour aux sources questionne. Notamment sur le fait de manger, ou pas, de la viande. « Je ne prône pas le végétarisme, Je ne suis d’ailleurs pas végétarienne comme certains peuvent croire ! Il suffit juste là encore de bien choisir sa viande, faire travailler les éleveurs d’ici ! Tout comme le fromage : manger de vrais fromages ! Un délicieux fromage de chèvre au lait cru de Haute-Marne par exemple », explique Gaëlle. La jeune femme ne mâche pas ses mots : « Il faut remettre les priorités sur l’essentiel à une époque où les divertissements non essentiels prennent le dessus comme les réseaux sociaux, et autres écrans de télévision et canapé. » Un exemple de ce qu’elle ne peut plus entendre : « Oui mais je n’ai pas le temps… même d’éplucher des carottes pour les râper ! » Inconcevable ! Tout comme le : « Je n’aime pas ! ». Selon la jeune femme, « quand on est dans l’industriel, on n’a plus les vrais goûts, les vraies saveurs, les vraies odeurs… tout est uniformisé et standardisé ». La pilule est parfois difficile à avaler, mais au fond ses convictions ont fait leur preuve. « Je ne suis pas un puits de science, ni diététicienne, ni spécialiste, ni rien du tout, je fais par amour, par passion, par ce qui m’anime et surtout par respect pour tout ce que savaient faire nos anciens et leur bon sens alimentaire de l’époque ; il ne s’agit pas de convaincre mais juste de donner à réfléchir, planter la petite graine dans l’esprit des gens, le temps fera le reste. Et j’ai encore tellement à découvrir comme chacun d’entre nous ici sur Terre… », conclut Gaëlle.
De notre correspondante Laëtitia Margérard
Tagliatelles d’asperges crues de Haute-Marne
Râper à l’économe de belles asperges locales, les faire mariner dans une sauce composée d’huile locale, de vinaigre de pomme maison, d’ail haché et de miel local. Hacher finement des légumes lactofermentés, les ajouter aux asperges, déposer également du persil haché, de l’oignon rouge haché et décorer de jeunes pousses de sarrasin.
Fleurs à manger et à boire
Oubliez les bouteilles d’eau en plastique lors de vos repas de famille ou tablées d’été. Optez pour des bouteilles en verre, dedans mettez-y des plantes et des pétales de fleurs comestibles (menthe, bourrache, pâquerette, sureau, reine des prés…) et pour colorer et “sucrer” l’eau, optez pour un sirop maison ou artisanal local !
Pareillement pour vos desserts, n’hésitez pas à glisser des fleurs pour varier les couleurs et augmenter la gourmandise (rosace et soupe fraîche de fraises hauts-marnaises).