Déborah Noirot, de l’Aujon au Japon
Déborah Noirot, de son nom de jeune fille, est Haut-Marnaise. Elle a passé toute son enfance à Giey-sur-Aujon, près d’Arc-en-Barrois, où sa famille tenait la boulangerie-pâtisserie du village. Avec son jeune mari Keigo, ils viennent de s’installer au Japon afin d’ouvrir un restaurant à son nom. Rencontre.
Un coup de foudre est vite arrivé et peut changer une vie ! Déborah Noirot et Keigo Fujisue se sont rencontrés à Beaune en 2021. « A la suite de mes études en alternance dans le commerce et lui pendant son expérience en tant que chef pâtissier à Loiseau des Vignes du groupe Bernard Loiseau », explique la jeune femme. Très vite ils se trouvent un point commun : la passion culinaire. En 2022, ils décident de partir quelques jours au Japon, s’y tient un évènement culinaire autour du dessert. Ainsi, sur deux jours, dans un salon de thé d’amis de Keigo, à Sosa dans la préfecture de Chiba, Déborah aide le jeune pâtissier à réaliser un menu de douceurs. Véritable succès pour le duo ! Cela plaît à Déborah, sa famille paternelle a longtemps exercé dans la boulangerie-pâtisserie. Touche à tout, curieuse et passionnée, la jeune Haut-Marnaise s’investit alors de plus en plus. « Je me suis préoccupée de la communication sur Internet, et petit à petit j’ai investi la cuisine », explique la jeune femme.
S’encourager mutuellement
Motivés ils décident de participer à un deuxième challenge l’an passé. Toujours autour du dessert et sur trois jours, au même endroit. Même ferveur pour la pâtisserie du jeune couple qui s’encourage et se complète mutuellement. « Nous sommes partis dans la région parisienne afin d’approfondir nos compétences. » Keigo a alors décroché un poste de chef pâtissier à la Réserve à Paris dans le restaurant étoilé Le Gabriel « et moi, un poste en tant que responsable d’une boutique de caviar », reprend Déborah. En été 2023 le couple se marie en France. « Durant notre période parisienne et après notre union en août dernier nous avons décidé de nous lancer vers notre succès au Japon pour créer notre propre entreprise dans un challenge shop, sur une durée de deux ans, dans la ville de Sawara, Katori à Chiba », explique Déborah prête à quitter sa Haute-Marne natale. Et de noter néanmoins : « Keigo était inquiet quant à mon intégration au sein de la communauté japonaise, il a alors décidé de donner mon prénom à l’entreprise nommée Déborah’s French Toast ! » Quel beau cadeau !
Une de leurs spécialités est méconnue des Japonais : « Notre projet tourne autour du pain perdu pour faire référence à ce plat historique français que Keigo a découvert au fil de ses expériences en France. »
Motivé, le jeune couple est même récemment passé à la télévision locale. «Nous souhaitons voir comment cela va évoluer et nous sommes plutôt optimistes au vu de l’influence qu’ont les plats et l’expérience à la française au Japon, certains souhaitent même venir à ma rencontre pour pouvoir échanger dans la langue française ! », conclut Déborah qui a même appris la langue locale. Quant au futur il est déjà presque tracé : « Nous avons déjà une idée de ce que nous souhaitons poursuivre après les deux ans de Déborah’s French Toast ».
A savoir : « Continuer de progresser avec cette entreprise si l’avenir le veut bien ou alors partir dans l’aventure du comptoir du dessert, proposer un menu et service au comptoir avec création et montage en direct devant le client. Une idée que nous avons déjà en tête depuis un moment ». Continuer à représenter la gastronomie française au Japon, un beau défi dans ce pays si friand de nourriture raffinée…
De notre correspondante Laetitia Margérard
Déborah et Keigo : le goût des voyages
Votre plat préféré ?
Keigo : Les tomates farcies faites par Déborah !
Déborah : La tartiflette, qui me manque beaucoup.
Le produit que vous adorez travailler ?
Keigo : Le yuzu. C’est un agrume japonais qui se marie très bien avec le sucré comme avec le salé. Son goût fait ressortir le meilleur des plats et des desserts.
Déborah : L’oignon. J’adore ! Nous pouvons le rendre plus sucré ou salé, et il donne de jolies notes ou alors il peut être l’unique ingrédient de nos plats à la française.
Votre produit local préféré ?
Keigo : la cacahuète de la préfecture de Chiba, au Japon. C’est un produit très connu dans ma région et nous le consommons sous plusieurs façons. Son goût est unique et très parfumé.
Déborah : La bière de La Choue ou le fromage de Langres ? Mon cœur balance entre les produits de la Haute-Marne qui rendent ma région d’origine unique.
Votre boisson préférée ?
Keigo : Vin blanc de Bourgogne (David Moret). C’est un vin que j’apprécie beaucoup grâce à sa rondeur, sa profondeur et sa fermentation malolactique.
Déborah : Le saké ! Je crois que je suis venue au bon endroit. Mon préféré est le Noir Phoenix, sa légèreté et sa longueur en bouche m’ont charmé dès la première gorgée.
Votre cuisine préférée ?
Keigo : La cuisine française avec ses goûts inconnus pour moi.
Déborah : La cuisine japonaise me captive et me fascine. Ça tourne toujours autour de l’umami et des goûts plus ou moins originaux avec toujours des notes raffinées.
Votre prochain défi en cuisine (ou ailleurs) ?
Keigo et Déborah : Nous avons déjà une idée de ce que nous souhaitons poursuivre après les deux ans de Déborah’s French Toast. Peut-être continuer l’aventure avec cette entreprise si l’avenir le veut bien, ou alors partir dans l’aventure du comptoir du dessert (menu et service au comptoir avec création et montage en direct devant le client) que nous avons déjà en tête depuis un moment.
Si vous n’aviez pas été pâtissier ?
Keigo : Mes parents travaillaient dans l’import et l’export de produits au Japon au sein d’une grande entreprise. J’aurais pu poursuivre sur leur route.
Votre passion (en dehors de la cuisine) ?
Keigo : Voyager et découvrir le monde à travers les saveurs des plats.
Déborah : Le voyage car j’aime apprendre les cultures qui nous entourent. Immortaliser ces moments à travers des vidéos et des photos me passionne aussi.
Pour vous le bonheur c’est quoi ?
Keigo : Etre entouré des personnes que j’aime et exercer le métier qui me passionne en rendant les clients heureux avec mes desserts.
Déborah : Pouvoir réaliser mes rêves en rendant ma famille heureuse et créer une entreprise qui me ressemble avec mes valeurs (honnêteté, qualité, originalité).
Ce qui est indispensable à vos yeux ?
Keigo et Deborah : L’honnêteté de notre cuisine et de nos produits.
Plutôt sucré ou salé ?
Keigo : Sucré, mon métier est plutôt à mon goût !
Déborah : Salé, mais pas trop non plus, je dirais avec une légère note de sucré !
Plutôt bourgogne ou bordeaux ?
Keigo et Déborah : Pour nous deux, c’est bourgogne ! C’est la signature de notre rencontre et nous pensons créer un temps avec apéritif à Déborah’s French Toast avec des vins de Bourgogne pour faire découvrir cette magnifique région au Japon.
Plutôt légume ou viande ?
Keigo : La viande ! J’adore l’agneau.
Déborah : Avant, j’étais légumes, mais j’ai découvert le yakiniku au Japon (barbecue japonais) et c’est tellement bon que je pourrais manger uniquement de la viande tellement elle est fondante en bouche.