La cuisine d’Emilie, du bon, de la passion
Emilie Bayzeck a installé son entreprise de traiteur à domicile à Chatonrupt-Sommermont, près de Joinville. Après de longues années dans la grande distribution, elle ne regrette pas d’avoir sauté le pas.
Emilie Bayzeck a travaillé pendant plus de quinze ans en rayon charcuterie-traiteur, une décennie en rayon produits frais, deux ans dans une boucherie-charcuterie artisanale. On ne pourrait faire plus formateur, mais lorsqu’un souci de santé la contraint à la rupture de contrat, c’est une formation diplômante en management et gestion de commerce qu’elle choisit d’accomplir pour valider ses acquis.
En février 2020, diplôme et agrément en poche, “J’emporte la cuisine d’Emilie” était née : Emilie Bayzeck devient traiteur. Avec l’aide de son époux, elle rénove et transforme une aile de sa maison en laboratoire de cuisine. Malgré une première année annoncée difficile à cause du Covid, la vente à emporter « sauve les meubles » et, surtout, permet au bouche à oreille de faire son boulot. Le talent d’Emilie n’est plus à prouver, et petit à petit, la clientèle de particuliers s’épaissit, suivie par les entreprises et collectivités locales.
“J’emporte la cuisine d’Emilie” a confié sa communication (flyers, réseaux sociaux) à une entreprise basée dans la commune de Chatonrupt-Sommermont. La cuisine d’Emilie Bayzeck, qui propose une large gamme d’amuse-bouche, plateaux froids, viandes chaudes ou encore plats du terroir, s’efforce de faire appel aux producteurs locaux. Légumes de saison, œufs, ou bien encore fromages, sont chinés en Haute-Marne. « Les collectivités locales jouent le jeu, pour les vœux, repas des aînés. Les entreprises aussi, pour leurs déjeuners de formation ou réceptions pour les clients ou les commerciaux. C’est important de les fidéliser, s’il le faut je me creuse la caboche pour les satisfaire », note Emilie.
Et il vaut mieux avoir de l’imagination : « Une entreprise locale recevait des clients venus d’Inde : il a fallu adapter ma cuisine pour être au plus près de leurs habitudes culinaires. J’adore la nouveauté, c’est stimulant. Une autre fois, c’était la cuisine portugaise… » De même pour les particuliers, si le fiston qui célèbre ses 18 ans adore par exemple le thaïlandais, “J’emporte la cuisine d’Emilie” saura proposer un repas aux influences asiatiques.
Le tout maison, un métier de passion
Emilie Bayzeck a assuré la cuisine lors des apéros guinguette de cet été, ou encore lors des jeudis apéro du Grand-Jardin. Mais pas évident, confie-t-elle : « La première année, j’étais ric-rac. Prévoyante, la seconde année, il m’en restait sur les bras. La troisième, dévalisée, je n’ai pas pu contenter les clients. » Les contraintes météo, et autres risques d’annulation pourraient être économiquement préjudiciables, mais Emilie, seule en cuisine, a le courage et la passion solides. « Mais si c’est trop, par exemple 530 personnes lors du dernier évènement, il faut avoir le courage de dire non. C’est trop lourd et je risquerais de me planter. » Les rêves d’Emilie Bayzeck aujourd’hui sont simples : agrandir et pouvoir embaucher.
« Je travaille toute seule, ça représente beaucoup d’heures. Être en mesure d’accueillir un temps partiel, ou un apprenti, ce serait formidable ». Et il faudrait pousser un peu les murs : le succès de “J’emporte la cuisine d’Emilie” est grandissant et l’entreprise ambitionne, par exemple, de fabriquer sa propre charcuterie. Avec le recul, Emilie Bayzeck analyse l’aventure : « C’est finalement un souci de santé qui m’a poussé à réorienter ma carrière et à ouvrir mon commerce. Parfois je me dis que j’ai été folle de prendre de tels risques, mais aujourd’hui, j’aime mon métier et mes clients. C’est très épanouissant bien que pas de tout repos. J’encourage l’audace. » Et la cui-sine de Chatonrupt-Sommermont, et la vinaigrette maison, bien entendu.
Elise Sylvestre