Yves de Gaulle, le porteur de la mémoire gaullienne
L’amiral Philippe De Gaulle a été inhumé le jour du Printemps, et par une météo de printemps. Son fils Yves sort du petit cimetière de Colombey-les-Deux-Eglises, et accepte de dire quelques mots. Sans jamais s’épancher sur son chagrin, l’affaire est intime. Non, il s’érige en gardien de la mémoire gaullienne et s’adresse aux Français.
Quand on porte le nom de De Gaulle, on s’exprime publiquement à condition d’évoquer des questions qui concernent les Français. Avec sa silhouette qui rappelle tant celle du Général, Yves de Gaulle, qui vient d’enterrer son père Philippe, tait tout naturellement son chagrin, qui ne regarde que lui. En revanche, il endosse le rôle de celui qui, dans la fratrie des enfants de feu l’Amiral, entend perpétuer la mémoire gaullienne. En s’alarmant que « la chaîne d’Etat » puisse un jour « casser ». Yves de Gaulle convient qu’aujourd’hui, à tout le moins, « on dit beaucoup » qu’entre les gouvernants et les gouvernés, une distance semble croître. La question tient bien plutôt, poursuit-il en substance, à ce que les Français ne sont guère consultés. Et de rappeler que si l’on vote une ou deux fois tous les cinq ans, « du temps du Général de Gaulle – de 1958 à 1969 », ils l’ont été en moyenne une fois par an. « Si l’on ne consulte pas les gens, ils se désintéressent de la vie politique ».
Logique de ne pas les « accrocher », après avoir fait évoluer la Constitution de 1958. Et de plaider avec le même naturel pour un « retour en arrière », en ajoutant sur la liste des révisions qu’on pourrait entreprendre plusieurs sujets. Dont le quinquennat ou le non-cumul des mandats. Avant de défendre l’ « approfondissement » du référendum partagé –en glissant, comme on tapisse de coton la boîte d’un paquet fragile , un « sans doute ».
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr