Y’avait qu’à… – L’édito de Christophe Bonnefoy
Y’avait qu’à… – L’édito de Christophe Bonnefoy
Y’a qu’à, faut qu’on. C’est un peu toujours la même rengaine lorsque les drames viennent nous frapper. Après coup, ceux qui détiennent – forcément – la vérité, ceux qui, à l’évidence, auraient fait ce qu’il fallait au moment où il le fallait déboulent tels des chevaliers blancs, jamais avares de critiques. Eric Ciotti et Jean-Luc Mélenchon, entre autres, dénoncent une certaine impréparation du gouvernement et réclament une commission d’enquête, à peine le cyclone Irma reparti vers de nouvelles destinations. Pendant que la Floride s’apprêtait à subir les affres d’une météo dévastatrice et que Saint-Martin et Saint-Barthélémy commencent à peine à essayer de panser leurs plaies, la polémique n’a pas tardé à enfler.
Ou comment glisser à la vitesse des vents furieux, d’un drame absolu vers une récupération tout ce qu’il y a de politique.
On n’en est pas encore à reprocher aux autorités de n’avoir pu obliger un cyclone à repartir d’où il était venu. Ouf ! Ni à les accuser de n’avoir su raisonner a priori les méchants pillards qui n’allaient pas manquer de venir se servir allègrement, non pas en vivres, mais en écrans plats. On n’en est néanmoins pas loin.
Autant, on peut légitimement s’interroger sur la part de l’humain dans un réchauffement climatique qui amplifie, sans doute, la violence des phénomènes naturels, autant il serait très malvenu de soupçonner un gouvernement, quel qu’il soit, d’avoir pour le moins manqué de sens des responsabilités à l’approche d’Irma. Ce sens des responsabilités imposait que tout soit fait pour informer et prévenir les populations. Ce fut le cas. Mais aussi – puisque ce qui est reproché est de n’avoir pas déployé sur place assez de moyens – de ne pas mettre en danger de manière inconsidérée les secours dépêchés, forces de l’ordre ou sauveteurs.