Y’a un problème ? – L’édito de Christophe Bonnefoy
Marcher sur des œufs ou sur la planète ? Pour les Français, ces Mondiaux 2023 d’athlétisme en Hongrie laissent un goût très amer à tous ceux qui rêvaient de les voir hurler de joie, à tout juste un an des Jeux parisiens.
Il suffisait de regarder, ce jeudi, le tableau des médailles, pour se demander si la France n’est pas passée à la trappe de l’athlétisme mondial. Le chiffre est facile à retenir : zéro. Faut-il pour autant s’en inquiéter ? Deux théories s’affrontent.
La première revient en quelque sorte à chercher des excuses à nos athlètes. Leur grand rendez-vous n’était pas Budapest. Mais Paris. Leur préparation aurait déjà commencé… mais pour les JO. Les Mondiaux ? Une simple étape avant la dernière ligne droite l’an prochain.
La seconde théorie est bien plus inquiétante. Ça serait la crise, aussi pour les équipes de France d’athlé. Il y aurait incapacité totale à fédérer les talents pour les mener vers l’or.
On voit ainsi le Burkina Faso, la Slovénie, la Lituanie, le Qatar ou la Roumanie passer devant les Bleus. Pas forcément des terres d’athlétisme, alors que la France a toujours compté de grands noms.
On s’est contenté, jusqu’à ce jeudi, de quelques coups d’éclat pour uniques sources d’émotion. Par exemple Aurélien Quinion, sur 35 km. Plein de panache. Longtemps en tête de la course. Mais… disqualifié à quelques kilomètres de l’arrivée. Voilà qui pourrait résumer ces Mondiaux des Bleus.
A moins que les trois jours qui restent avant la clôture des débats ne nous réservent quelques belles surprises ? Qui sait… Mais même Kévin Mayer, qui avait ramené à la France sa seule breloque l’an dernier aux Etats-Unis, a passé la semaine à s’interroger sur sa participation, ou non, au décathlon, à cause d’une blessure tellement envahissante…
Objectif Paris. Mais le chemin sera encore long, visiblement…