Wassy : pique-nique et défilé contre la fermeture des lits
« Non, non, non aux fermetures de lits ! » Dans les rues de Wassy, lundi 12 septembre, le slogan était quelque peu différent de la manifestation du jeudi 8, où le cortège scandait des « Ouvrez les lits ». Un clin d’œil aux propos de Jérôme Goeminne, directeur général du GHT Cœur Grand Est ? Ce dernier réfutant le terme « fermeture », pour celui de « non réouverture pour le moment » des lits des unités de soins de suite et de réadaptation (SSR) et de médecine depuis juillet. Ah, la richesse de la langue française…
Manque de transparence
En ce premier jour de la semaine, la grève se poursuit (également à Joinville), elle qui est effective depuis le 6 septembre. Et une nouvelle mobilisation était organisée, cette fois-ci à mettre au crédit du syndicat Force Ouvrière. Après le partage d’un pique-nique, le cortège d’environ 110 personnes a défilé dans la Ville. Le personnel hospitalier de Wassy – entre soignants et agents administratifs – était rejoint dans la cour par des collègues de Joinville. « Si Wassy tombe, il y aura un effet domino sur Joinville, puis Montier-en-Der », estime Nathalie Cortinovis, secrétaire FO de l’hôpital de Joinville. Dans ce dernier, on s’inquiète également pour la suite. D’après les projections 25 lits SSR et quatre de médecine pourraient être concernés.
Outre le fait de ne toujours pas comprendre la cohérence d’éventuelles réorganisations, le syndicat dénonce un manque de transparence assez important, de quoi alimenter n’importe quelle rumeur : « La direction ne dit rien. Cela crée une angoisse pour le personnel qui commence à chercher ailleurs », se désole Sandrine Roussel Druart, secrétaire départementale de FO. « Et sur la qualité des soins sur les résidents », ajoute Isabelle Tanton, la secrétaire FO de l’hôpital de Wassy.
L’actualité
Un manque de transparence qui concerne également les projections. D’après les informations qui ont fuité, douze lits SSR et deux lits en médecine (sur les trois hôpitaux), en cumul, disparaîtront purement et simplement. La possibilité de conserver l’intégralité des personnels en place laisse perplexe. « On va les payer avec quoi ? », interroge Sandrine Roussel Druart. Entre les recettes inférieures et les coûts éventuels de travaux nécessaires à la réorganisation, le doute subsiste. Aucune réponse réelle n’a été donnée à ce sujet, qu’elle soit officielle ou officieuse.
A la demande du syndicat de Joinville, un Comité d’hygiène de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) extraordinaire, aura lieu mercredi 14 septembre, avec le directeur général adjoint du GHT, Frédéric Lutz. Le prochain comité de pilotage se réunira fin septembre. Alors que ce dernier est composé des trois maires et des présidents de chaque Commission médicale d’établissement, Nathalie Cortinovis déplore l’absence des syndicats, ou au moins du personnel : « Nous allons demander pour être intégrés au Comité. Nous avons toute légitimité à y siéger. Notre avenir ne doit pas se jouer qu’avec les membres actuels. » En attendant, le mouvement de grève se poursuit à Wassy comme à Joinville.
Louis Vanthournout
Les élus montent au créneau
Plusieurs écharpes tricolores étaient visibles dans la foule. Des anciens maires de Wassy et conseillers municipaux actuels aux édiles des communes voisines, comme Patrick Colin de Vaux-sur-Blaise : « C’est d’important d’être là, de montrer que nous sommes derrière l’hôpital. » Le maire actuel, Jean-Alain Charpentier a pris la parole. Il a partagé la même inquiétude que celle exprimée par le syndicat : « Aujourd’hui, c’est Wassy. Et demain, ce sera Joinville et Montier ? Les élus sont derrière les agents et les patients. »
L’élu a confié avoir rencontré le président de la région Grand Est, Jean Rottner, pour que ce dernier transmette le message à l’Agence régionale de santé (ARS) pour une répartition des services de santé sur « l’ensemble de la région ». L’édile a également adressé une demande pour que le personnel soit associé aux réformes.
Enfin, Jean-Alain Charpentier devait rencontrer le directeur général du GHT et un responsable de l’ARS au cours de l’après-midi (lundi 12), avec le président de l’Agglomération Saint-Dizier Der et Blaise, Quentin Brière, et le conseiller départemental Laurent Gouverneur. Ce dernier était d’ailleurs présent à la mobilisation.
SANTÉ. La grève se poursuit à l’hôpital de Wassy. A l’initiative du syndicat Force Ouvrière, personnels soignants et agents administratifs ont partagé un pique-nique avec leurs homologues de Joinville, avant de défiler dans les rues contre la fermeture des lits.