Wassy, « hôpital local en urgence vitale »
SANTE. Les personnels soignants de l’hôpital de Wassy ont poursuivi leur mouvement de « grève illimitée » jeudi 8 septembre, en manifestant depuis leur lieu de travail jusqu’à l’hôtel de ville. Pour eux comme beaucoup d’élus présents, la situation est grave.
« Ouvrez les lits ! Ouvrez les lits ! Ouvrez les lits » Comme beaucoup de ses collègues, Annie Collot a fait entendre sa voix jeudi 8 septembre, devant la mairie de Wassy et dans les rues allant de l’hôtel de ville à l’hôpital. Pour la déléguée syndicale CGT, qui travaille depuis 32 ans à l’hôpital local, il faut continuer de se battre pour la survie de l’établissement. Tout l’objet de la double manifestation de jeudi – une le matin, une l’après-midi – qui fait suite au début de « grève illimitée » initiée mardi 6.
La raison ? La fermeture prolongée des unités de soins de suite et de réadaptation (SSR) et de médecine de l’hôpital. Ces deux services, qui représentent 25 lits (20 pour le SSR, cinq pour la médecine) ont fermé en juillet et août en raison des congés estivaux et du manque d’effectifs et auraient dû rouvrir cette semaine.
« Tout est neuf ! »
La situation passe d’autant plus mal que l’hôpital bénéficie toujours d’un renouvellement de l’activité (pour encore six ans) et qu’il doit prétendre à une certification A pour trois ans d’ici octobre. De plus, des investissements y ont été faits récemment. « La peinture a été refaite cet été ! », nous montre Annie Collot, en nous faisant visiter les couloirs vides de l’hôpital. « Nous avons de la literie neuve, des fauteuils neufs, du matériel neuf pour le SSR, y compris en ce qui concerne le matériel de kiné, tout est neuf ! », détaille le docteur Guillaume Chenel, médecin mis à disposition par Saint-Dizier le temps de la fin des congés de ses confrères. Un médecin désabusé, comme beaucoup de personnels rencontrés.
« La réorganisation par l’ARS (Agence régionale de santé) est faite sans tenir compte des besoins ruraux ! On se rend compte que notre hôpital meurt. Il est mort depuis longtemps, depuis que le GHT (Groupement hospitalier de territoire dont dépend Wassy, NDLR) est là » peste la déléguée syndicale. « Retirer la médecine et les soins de suite, c’est retirer l’appellation hôpital et ce n’est pas normal ! »
N. F.
Les élus dans la boucle
En début de semaine, le directeur du GHT Jérôme Goeminne et la directrice déléguée de l’hôpital de Wassy Elisabeth Piguet doivent rencontrer les élus locaux, du maire Jean-Alain Charpentier au président de l’Agglo Quentin Brière, avec bien sûr la direction de l’ARS dans la boucle.
Parmi les autres élus concernés figurent Laurent Gouverneur, conseiller départemental et vice-président de l’Agglo, qui participait à la manifestation. « Ne pas rouvrir les lits, c’est participer au pourrissement de la situation, ce n’est pas comme ça qu’on attire des nouveaux médecins », estime ce dernier. « Les gens d’ici, on ne les prend pas en compte ! », s’offusque de son côté Jacques Labarre. Ce n’était pas le seul ancien maire de Wassy présent, puisque André Guyot en était, au même titre que le conseiller régional socialiste Alain Cédelle et que le maire de Louze, Daniel Monnier. « Nous devons nous battre pour un service de proximité et le bien-être des Haut-Marnais », poursuit la conseillère départementale Anne Leduc.
Jean-Alain Charpentier devrait mettre le sujet de l’hôpital de Wassy sur la table lors du prochain conseil municipal à la fin du mois. Pour le premier magistrat, il est important de se battre sur l’actualité des lits fermés autant que la labellisation « hôpital de proximité ». Présent jeudi dans le cortège, Pascal Bossan, tête de file de l’opposition, affichait son soutien à « cette manifestation qui a tout son sens, car il s’agit de la survie de l’hôpital ».