Les volleyeurs de Chaumont doivent passer à autre chose après leur élimination en coupe d’Europe
L’aventure européenne s’est terminée mercredi 16 novembre, à Palestra, pour le Chaumont VB 52 Haute-Marne. Dominés par les Polonais de Belchatow (0-3), en 16e de finale retour de la coupe CEV, les Cévébistes sont simplement tombés sur plus forts, et doivent désormais digérer cette élimination pour reprendre leur route en championnat.
Il y avait forcément de l’amertume dans les commentaires d’après-match du côté du Chaumont VB 52 Haute-Marne, mercredi 16 novembre, au coup de sifflet final du 16e de finale retour de la coupe CEV, face aux Polonais de Belchatow. « On a raté notre match », se désolaient quelques joueurs cévébistes restés sur le terrain de longues minutes après la rencontre.
Plutôt convaincants, une semaine plus tôt, lors de la rencontre aller loin de leur base, et seulement battus au “tie-break” par le même adversaire, les Chaumontais regrettaient surtout de n’avoir pas su montrer un visage plus conquérant à un Palestra copieusement garni pour l’occasion. Car les supporters venus en nombre espéraient forcément un exploit de leurs favoris. Au lieu de cela, ils ont tout de même vu une équipe de Belchatow fidèle à sa réputation et composée d’individualités aux palmarès prestigieux distiller un volley de très haut niveau.
« Nous avons certainement réalisé notre meilleur match de notre saison », avouait d’ailleurs l’Italien Filippo Lanza après la rencontre. Evoluant à un niveau bien au-dessus de ce qu’ils présentent depuis l’entame de leur championnat notamment, seulement neuvièmes au classement, les Polonais ont démontré leurs capacités à se transcender dans les grandes occasions. « La coupe d’Europe reste toujours un moment important pour le club », ajoutait le Transalpin. Belchatow était-il trop fort ? Chaumont est-il passé à côté ? La vérité se situe certainement entre les deux interrogations, dans un match où l’équilibre des forces dépend constamment de l’efficacité et de la régularité des deux équipes.
Toujours à la traîne
Le secteur “service/réception” en est souvent le juge de paix, et à ce petit jeu, les visiteurs ont démontré une constance impressionnante, ruinant rapidement les illusions de leurs hôtes, notamment par des entames de set parfaites (5-2, 5-0, puis 3-0). Etre constamment à la poursuite de l’adversaire au tableau d’affichage avec des écarts aussi importants, est usant, surtout moralement. Dans l’obligation de prendre des risques, les Cévébistes se sont brûlé les ailes avec de nombreuses fautes directes. Il aura même fallu attendre la fin du troisième et dernier acte pour voir le CVB 52 prendre l’avantage au score pour la première fois de la soirée (21-20), symbolisant les difficultés que les hommes de Silvano Prandi auront eu pour mettre, un tantinet soit-il, la pression sur les épaules adverses.
Une fois encore donc, l’aventure européenne des Cévébistes s’est rapidement écourtée. Comme depuis quatre saisons désormais (exceptée 2020/2021 pour cause de Covid), Chaumont ne passe pas le premier tour de coupe d’Europe. Vaincus au “golden set” par les Russes de Novosibirsk en novembre 2019, humiliés par les Roumains de Galati en 2021, puis aujourd’hui sortis par les Polonais de Belchatow, Raphaël Corre et ses coéquipiers ne parviennent plus à s’exprimer sur la scène continentale. Il faut dire que le tirage au sort n’a pas forcément gâté l’équipe haut-marnaise depuis sa dernière épopée en Ligue des champions (2018/2019). Entamer la saison européenne par des confrontations à élimination directe avec un club russe ou polonais limite déjà fortement les chances de qualification, même si la contre-performance face aux Roumains de Galati, l’an passé, reste, elle, assurément beaucoup moins glorieuse.
Le CVB 52 va donc désormais se concentrer sur ses compétitions domestiques. Si l’entrée en coupe de France est prévue pour janvier 2023, le championnat, lui, reprend ses droits dès samedi 19 novembre par un déplacement à Toulouse, où le leader haut-marnais devra se remettre la tête à l’endroit pour « passer tout de suite à autre chose », comme le désire le groupe… Et surtout pouvoir toujours espérer retrouver l’Europe dès la saison prochaine.
Laurent Génin
Le jeu et les joueurs du CVB 52 : Des individualités en difficulté
Jan Galabov (2 att. sur 5, 0 cont., 0 ser., 2 fautes dir.) : Le Tchèque a rapidement été mis sous l’éteignoir par la qualité de service adverse. Trop en difficulté en réception, il a vite laissé sa place.
Raphaël Corre (1 att. sur 1, 0 cont., 0 ser., 0 faute dir.) : Impuissant, le capitaine chaumontais s’est évertué à tenter de redresser le jeu de son équipe trop déstabilisée par une réception à l’agonie. Il n’a jamais su trouver les solutions pour réellement faire briller ses attaquants.
Fabian Plak (0 att., 0 cont., 0 ser., 1 faute dir.) : Le Néerlandais a été transparent une grande partie du premier set, lui valant, lui aussi, un retour rapide sur le banc.
Adrian Aciobanitei (5 att. sur 10, 0 cont., 0 ser., 5 fautes dir.) : Pas forcément plus à l’aise en réception que ses coéquipiers, le Roumain a eu l’avantage de se montrer un peu plus conquérant offensivement.
Patrik Indra (5 att. sur 13, 0 cont., 0 ser., 3 fautes dir.) : Le Tchèque a plutôt bien commencé son match, mais après un premier set correct où il a contribué à ramener les siens au score, il n’a plus trouvé de
solutions au filet. Son apport offensif est devenu trop peu impactant.
Patrick Gasman (3 att. sur 6, 1 cont., 1 ser., 5 fautes dir.) : Souvent impressionnant en championnat, l’Américain l’a été beaucoup moins devant ses homologues centraux polonias (Klos et Bieniek). Face à ces deux “monstres”, le Cévébiste n’a que trop peu souvent pris le dessus, commettant toujours quelques “fautes de fil” bêtes et pénalisantes à ce niveau de compétition.
HOMME DU MATCH : Thalès Hoss (libéro) : Même s’il n’a pas réellement permis de changer le scénario du match, le Brésilien a bien semblé le seul joueur chaumontais réellement capable de “dompter” les gros serveurs adverses, et donc le plus apte à intégrer le niveau de jeu asséné par les Polonais durant trois sets.
Nathan Wounembaina (10 att. sur 16, 0 cont., 0 ser., 8 fautes dir.) : Le Camerounais a évolué sur courant alternatif : parfois auteur de fautes directes agaçantes, il a également contribué à remettre son équipe sur les rails dans le troisième set. Mais son inconstance n’a pas permis aux siens de s’appuyer complètement sur son expérience.
Cédric Da Silva (0 att. sur 1) : Dans ce match au scénario difficile, le passeur chaumontais n’a pas démérité. Il a eu le mérite de proposer de nouvelles solutions dans le jeu, même si tout n’a pas été toujours parfait techniquement. Mais son entrée fut vraiment intéressante.
Pierre Tolédo (8 att. sur 14, 0 cont., 0 ser., 4 fautes dir.) : Entré en même temps que Cédric Da Silva, le duo s’est voulu un peu plus percutant que celui aligné au départ (Corre/Indra). L’ex-Tourangeau a tenté de jouer sur son physique, face à des Polonais qui sont cependant restés maîtres dans ce secteur.
Michael Marshman (2 att. sur 3, 1 cont., 1 ser., 3 fautes dir.) : L’Américain a eu le mérite de peser un peu sur la rencontre à son arrivée sur le terrain. Avec peu de déchet à l’attaque et intéressant dans les autres secteurs, il a fait son “job”.