Volley : le Covid va-t-il stopper le CVB ?
A l’heure où les mesures sanitaires liées à la pandémie de coronavirus se durcissent sur le territoire français, le Chaumont VB 52 Haute-Marne, seul club professionnel en Haute-Marne, cherche des réponses à ses interrogations sur la suite de ses compétitions.
Avec une situation sanitaire liée à la pandémie de coronavirus de plus en plus compliquée en France, les interrogations se multiplient, y compris dans le monde sportif, sur la marche à suivre dans les semaines à venir. Après avoir pris note des préconisations du Préfet (lire notre édition d’hier) et en attendant celles du Président de la république Emmanuel Macron (*), le président du Chaumont VB 52 Haute-Marne Bruno Soirfeck se prépare à tous les scénarii possibles. « On essaie d’anticiper, mais sans les consignes officielles, on peut tout envisager. »
Hier matin déjà, le dirigeant cévébiste avait déjà pris des précautions au cas où le couvre-feu potentiel en Haute-Marne, annoncé la veille et qui pourrait débuter dès ce week-end, était acté. « Avec l’accord du club de Nice, nous avons décidé d’avancer l’heure du coup d’envoi de notre rencontre face aux Azuréens, salle Jean-Masson, à 17 h 30 (au lieu de 20 h prévu initialement). Cela nous permet, dans l’état actuel des choses, d’accueillir encore du public dans les mêmes conditions que celles mises en place depuis le début de saison. »
Hier après-midi, la seule modification notoire et déjà fort contraignante pour la visibilité du club auprès de ses soutiens, était l’annulation de l’habituel cocktail d’après-match. « La salle que nous utilisons habituellement pour ce rendez-vous est d’ores et déjà fermée et inutilisable, prévient Bruno Soirfeck. Ce qui est un premier frein pour la visibilité de notre club auprès de nos fidèles partenaires. »
Sagesse et prudence avant tout
Mais prévoyant, le président chaumontais réfléchissait déjà à l’attitude à adopter en cas de reconfinement total sur tout le territoire, avec une interrogation majeure : est-il réellement utile de poursuivre le championnat dans ces conditions ? En effet, selon les rumeurs persistantes qui couraient avant l’intervention télévisée d’Emmanuel Ma-cron hier soir, un reconfinement n’incluerait pas forcément l’arrêt des compétitions sportives professionnelles.
Une situation qui, pour Bruno Soirfeck, ne change pas le point de vue qui était le sien durant la première période de confinement au printemps dernier. « Mon avis n’a pas changé. Nous avions déjà échangé à l’époque avec les représentants de l’ensemble des clubs professionnels et de l’avis général, poursuivre une compétition avec des matches à huis clos serait une sérieuse mise en danger pour le volley français. »
Le dirigeant haut-marnais fait évidement allusion à une situation bien différente des autres sports collectifs majeurs (football, handball, basket-ball et rugby) qui possèdent des diffuseurs télévisuels et des droits TV qui en découlent. « Au volley, ce n’est pas le cas. Jouer sans public a deux conséquences néfastes majeures : une perte financière au niveau des recettes guichets et une perte de visibilité auprès du grand public et de nos partenaires qui pourraient alors se désengager. De plus, maintenir les rencontres signifient également conserver tous nos salariés en place. Or en conservant toutes nos “cases dépenses” dans notre budget, tout en évinçant les “rentrées”, on court tout droit vers une situation financière catastrophique. »
Pour le chef de file du CVB 52, la solution, dans un premier temps, serait de calquer la compétition sur le confinement. « Nous avons un championnat qui, sans les “play-off”, dure d’octobre à mars. On peut très bien envisager de changer la formule de la compétition d’une manière ou d’une autre et de suivre cette “bulle” d’inactivité d’un mois. Il sera alors temps d’envisager la suite. »
Une proposition à laquelle il ne faudra cependant pas oublier d’y allier les contraintes continentales, pour les clubs français qualifiés dans les différentes coupes d’Europe. La Confédération européenne de volley, instance régissant ces compétitions, nécessitera peut-être d’autres dispositions que celles dictées par le gouvernement français. « La situation sanitaire est grave partout dans le monde, rappelle Bruno Soirfeck. La sagesse et la prudence doivent passer avant tout. »
Laurent Génin
(*) L’entretien avec Bruno Soirfeck a eu lieu avant les annonces présidentielles d’hier.