Volley-ball : coup de sifflet final pour les championnats amateurs
C’était une décision prévisible : le week-end dernier, la Fédération française de volley-ball a annoncé qu’aucun championnat amateur et coupe de France jeunes ne reprendrait cette saison. Désormais, l’heure est à la relance auprès des clubs et des licenciés.
Samedi dernier, la Fédération française de volley-ball (FFVB) a suivi la voie tracée par ses “sœurs” du rugby, du handball et du basket-ball quelques jours plus tôt, et a annoncé la fin de tous les championnats amateurs et des coupes de France jeunes pour cette saison. Un exercice qui se terminera donc sans accessions ni relégations, alors qu’un plan de relance de 3,3 millions d’euros est prévu par la FFVB pour aider les clubs à organiser des opérations liées à la discipline dès que cela sera possible, retrouver le terrain et le plaisir de jouer, et endiguer une trop forte perte des licenciés.
En Haute-Marne, les deux clubs de Chaumont et Saint-Dizier sont évidemment concernés par cette situation, certes prévisible, mais néanmoins difficile à digérer. « C’est un coup dur, avouait ainsi l’un des entraîneurs du CO Saint-Dizier Régis Mercier, même si on pouvait le prévoir. Plusieurs scénarios avaient été dessinés avant la saison par la FFVB : le pire est survenu avec cet arrêt définitif. »
Un discours corroboré par le président du Chaumont VB 52 Haute-Marne, Bruno Soirfeck, qui, si son équipe fanion professionnelle est toujours sur le devant de la scène, sait combien le secteur amateur cévébiste souffre de ce long arrêt amené donc à durer encore à minima pour quelques mois. « C’est une décision logique, car après six mois sans compétition, il devenait difficile, même pour les amateurs, de repartir sur une préparation physique indispensable avant de reprendre les championnats. Le “timing” devenait intenable. »
Garder les licenciés
Parmi les mesures annoncées par la FFVB, la réduction du prix des licences de 25 % pour tout renouvellement la saison prochaine des actuels affiliés fait partie de ces aides décidées par l’instance nationale, afin de tenter d’éviter une fuite trop importante des licenciés. « Il est encore trop tôt pour tirer le bilan de cette situation, poursuit Régis Mercier. Il existe des craintes, voire des menaces pour la survie des clubs. Parmi nos actuels licenciés, deux catégories me laissent perplexes : les jeunes qui ont stoppé l’activité et qu’il faudra, pour certains, “sortir du canapé”, ou dont les parents hésiteront à payer de nouveau une licence sans garantie de jeu. Et les anciens qui ont pu trouver une nouvelle occupation, qui auront pris goût aux week-ends “libres” et qui auront du mal à revenir au gymnase. »
Sur ce point également, Bruno Soirfeck rejoint son homologue bragard et y ajoute une autre crainte : la perte des bénévoles. « La Covid-19 a bousculé l’ordre naturel des choses. Et ce qui est vrai pour nos licenciés l’est également pour nos bénévoles. Certains seront également passés à autre chose et n’éprouveront plus forcément l’envie ou la nécessité de revenir au club. C’est une éventualité que nous ne pouvons pas écarter. »
Un retour au terrain
« Mais peut-être pourrons-nous compter sur une bonne surprise, préfère encore optimiser le coach bragard, et que des jeunes qui n’ont pas pu pratiquer depuis longtemps vont pousser les portes des gymnases à la rentrée. »
Une chose est sûre : aucune des deux structures concernées dans le département ne veut patienter jusqu’à la saison prochaine pour renouer avec le plaisir de jouer et de se retrouver. « On a déjà réfléchi à plusieurs opérations qui permettraient de faire revenir nos licenciés avant ou pendant l’été, assure encore le président du CVB 52. Ce peut être sous forme de stages, mais on possède aussi une table de Tek Voly (sorte de ping-pong du volley) notamment qui pourrait permettre quelques moments de grande convivialité. »
Et même si une grande partie de ces manifestations pourraient dépendre d’abord de la réouverture des salles de sports, Bruno Soirfeck ne s’interdit pas d’organiser des “temps forts” à l’extérieur. « S’il faut mettre deux poteaux sur une pelouse, comme on le fait lors de certains tournois estivaux, on le fera ! »
Des tournois, le COSD pourrait également y penser, « avec le beau temps et au bord du lac du Der, on bénéficierait même d’un décor assez sympa », pousse encore Régis Mercier.
De Saint-Dizier à Chaumont, le volley amateur haut-marnais ne veut pas se contenter de subir la situation, et attend avec impatience qu’on leur siffle le coup d’envoi du prochain match, celui qui les guiderait vers un horizon moins sombre
Laurent Génin
l.genin@jhm.f