Voillecomte : une histoire d’eau qui n’en finit pas

Environnement. La question de la qualité et de la couleur de l’eau potable distribuée à Voillecomte fait débat depuis longtemps. Une réunion a permis d’expliquer les causes d’un problème complexe. Pour ce qui est des solutions, certaines ont déjà été apportées, d’autres sont à l’étude.

Véritable serpent de mer, la qualité et principalement sa couleur n’en finit pas de faire des remous à Voillecomte du fait des dépôts laissés au fond des piscines et des dégâts causés aux appareils électroménagers et chauffe-eau.

Saisie de ce problème par un élu du village, Anne Leduc, conseillère départementale, a initié une réunion avec la communauté d’Agglomération Grand Saint-Dizier Der et vallées (Agglo) et la société Suez délégataire de service pour le territoire de l’Agglo. Cette rencontre qui a accueilli plus de 80 Voillecomtois s’est déroulée mercredi 13 mars, à la salle des fêtes de Voillecomte.

En ouverture de séance, Laurent Gouverneur, conseiller départemental, a rappelé que la compétence sur la gestion du réseau d’eau a été reprise par l’Agglo en janvier 2020 conformément à la loi qui fait obligation aux communautés d’Agglomération de prendre cette compétence. Ensuite il a précisé que les problèmes sont survenus dès le début de l’année 2020, suite à une augmentation de la solution chlorée en prévention de l’arrivée de la Covid.

Une nappe phréatique qui se détériore

En réalité plusieurs problèmes se conjuguent. D’une part la nappe phréatique utilisée se dégrade de jour en jour, provoquant dans le même temps une élévation du fer et du manganèse dans l’eau. D’autre part il semble qu’un dépôt se soit formé dans les conduites du réseau qui sont en amiante-ciment et qui sont à bout de souffle. A priori il semble qu’il y ait le même problème à Frampas qui est alimenté par le même forage.

Pour Jean-Yves Marin, vice-président de l’Agglo en charge de l’Environnement et Cycle de l’eau, le problème de l’eau jaune n’est pas nouveau et nécessite d’établir une perspective sur plusieurs années.

Comme il l’a précisé, la chloration reste obligatoire pour avoir une eau potable. Il a souligné que, pour l’Agence régionale de santé (ARS) absente à cette réunion, même si l’eau est colorée du fait de l’excès de fer et de manganèse, elle n’en demeure pas moins potable. Ce dernier point a provoqué de vives réactions de la part des habitants qui ont parlé de mensonge de la part de l’ARS qui se réfugie derrière des chiffres d’où la question d’une maman : « Peut-on décemment donner une eau aussi sale à un bébé ? »

Des actions de fond pour améliorer la situation

Responsable au centre d’étude et de recherche de Suez, Alexandre Ponty a indiqué que la société Suez avait repris les réseaux d’eau en juillet dernier. S’inscrivant en faux de plusieurs réflexions laissant entendre que rien n’avait été fait, il a notamment précisé que des purges de réseau avaient été faites et qu’ils avaient été victimes d’une panne sur les automates de filtrage de l’eau. Après cinq mois durant lesquels un agent de l’entreprise est intervenu régulièrement pour compenser cette panne. Au cours de la semaine passée, les automates ont été remplacés et désormais la filtration du fer et du manganèse se fait désormais tous les 200 m3 pompés.

Des actions à court terme

Pour sa part la société Suez va dépêcher quotidiennement un agent qui fera un suivi régulier de la situation. Cette présence permettra que soient effectuées des purges sur le réseau chaque fois que nécessaire car c’est une solution incontournable pour arriver à nettoyer les circuits pour que l’eau retrouve un aspect à peu près normal.

Dans l’immédiat Laurent Gouverneur a proposé que l’Agglo s’organise pour faire livrer de l’eau en bouteille pour la consommation des personnes ; cela devra pouvoir être mis en place dès la semaine prochaine.

Outre les actions à déployer rapidement, reste la question de l’amélioration durable de la situation. Comme l’a expliqué l’élu départemental Laurent Gouverneur, il reste à résoudre le problème des conduites, ce qui est plus compliqué. Sur ce dernier point, Alexandre Ponty a indiqué qu’il y avait environ dix ans de travaux sur le territoire de l’Agglo.

De notre correspondant

André Michel