Vœux des autorités aux sapeurs-pompiers : objectif réassurance
Le sous-préfet de l’arrondissement de Langres et le maire de la cité des remparts ont présenté leurs vœux aux forces de sécurité, mardi 3 janvier. Chez les sapeurs-pompiers, le binôme a aussi voulu rassurer les troupes à l’heure où la tempête souffle sur l’exécutif du SDIS 52.
« On a rendu notre copie mi-décembre ». Oui, les sapeurs-pompiers ont bien évalué leurs besoins en termes de caserne -a minima un hectare et les éléments tirés d’une consultation du personnel qui n’avaient finalement pas servi. Maintenant, poursuit le capitaine Benoît Kipper, « on va relancer le dossier au regard de l’actualité du SDIS ». Le chef du centre de secours s’exprime précisément, si le sous-préfet de l’arrondissement de Langres et le maire de la Ville sont venus présenter leurs vœux aux sapeurs-pompiers mardi 3 janvier, c’est manifestement aussi pour prendre la température à l’heure où leur exécutif est emporté dans une tourmente judiciaire. Et le capitaine Kipper leur confirme que le projet de caserne « risque de prendre du retard à l’allumage », le président du Département Nicolas Lacroix a au demeurant « prévenu » les sapeurs. « Mais le débord ne sera pas forcément de six mois ». En revanche, il y a une autre incertitude autour de ce projet, enchaîne le patron des sapeurs langrois, après que l’ARS a rendu sa copie sur la réorganisation de l’offre de soins en Haute-Marne : « est-ce que la boîte commune hôpital-caserne sera remise en cause ? ». C’est le maire qui répond. Il faut d’abord savoir de quelles activités l’hôpital langrois sera fait, explique en substance Anne Cardinal. « Après, on verra ce dont on a besoin en mètres carrés. En effet, ça pourrait être une réhabilitation… ». Une incidente mystérieuse car, à peine glissée, avec Emmanuelle Juan-Keunebroek, le premier magistrat assure qu’ « il n’y a pas de lien entre les deux » -décision de l’ARS et projet de caserne, par conséquent. Et Anne Cardinal d’insister. « Nous, le dossier est prévu avec 12 000 m2 ».
Point de fragilité
« Et le Parc ? ». Après s’être enquise des interventions de l’été 2022, marqué par des incendies géants sur lesquels les sapeurs langrois sont allés soutenir leurs homologues aux quatre coins de l’Hexagone, Emmanuelle Juan-Keunebroek veut savoir comment le foyer haut-marnais le plus sensible au risque incendie sera protégé à l’été 2023. « La demande de travail en commun avec l’Office national des forêts a été officiellement faite ». Sachant, poursuit le capitaine Kipper, que, côté matériel, « le compte n’est pas forcément bon pour les feux de forêt ». Des camions citernes dédiés (les CCF), il y en a seulement 7 au SDIS, « en ayant en tête que des engins commencent à être vieillissants ». Toutefois, le chef de centre souligne que les sapeurs vont en recevoir 3 cette année, dont un ira à Langres – « à défaut d’être un vrai CCF, c’est un camion grande capacité ». Mais au total, oui, convient-il, « les feux de forêt, c’est notre faiblesse ».
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr
« Il faut faire avec pour être sereins »
Avant de recenser les interventions d’importance de 2022 parmi les 1 500 des sapeurs-pompiers, « un niveau plutôt bas pour le centre de Langres, même si l’on a retrouvé des niveaux d’avant-Covid », glisse le capitaine Kipper, le sous-préfet s’attache à réconforter les âmes. « Nous sommes venues pour vous manifester notre soutien. La fin d’année n’a pas été simple… L’affect peut fragiliser des personnes… Mais l’engagement demeure, nous sommes à vos côtés, il faut faire avec pour être sereins ». Si les mots utilisés ont été feutrés, Emmanuelle Juan-Keunebroek a donc tenu à évoquer la plaie qui s’est ouverte au niveau du commandement du SDIS. Une manière de convenir de son retentissement.
Sécurisation des trésors
« Semaine prochaine, on fait l’inventaire d’une quarantaine d’œuvres… toutes priorités n°1… ». Le capitaine Kipper a indiqué aux hôtes du centre de secours que 2023 commençait en travaillant sur la sécurisation des travaux à la cathédrale, après une première réunion en visio’ avec la DRAC, en décembre. « Pour l’heure, la DRAC voudrait les mettre au musée et l’ABF voudrait qu’elles soient au collège du Sacré-Cœur ». Et si l’ « on focalise sur les tapisseries, il y a une trentaine d’autres œuvres… ». Cathédrale, donc, au menu 2023… avec un autre gros morceau : l’organisation du contournement des travaux de la place Diderot.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr
« Pacification des Quartiers-Neufs »
Après avoir rendu visite aux sapeurs-pompiers, le sous-préfet et le maire ont rejoint la brigade de gendarmerie de Langres. Les souhaits de bonne année ont été plus classiques.
« L’intervenante sociale gendarmerie (IGS), compétente sur l’ensemble du territoire du Pôle d’équilibre territorial et rural, est sollicitée quotidiennement – la convention a été renouvelée après le départ de Manon Brasseur qui a été nommée à la préfecture au poste de déléguée départementale aux droits des femmes et à l’égalité, a été signée le 25 novembre dernier ; c’est Rose Lallement qui est la nouvelle IGS ». Auprès du binôme Emmanuelle Juan-Keunebroek-Anne Cardinal, qui après avoir présenté ses voeux aux sapeurs-pompiers, a souhaité la bonne année aux gendarmes langrois, le patron de la compagnie le commandant Nicolas Dupin a insisté : « les violences intra-familiales font l’objet d’une prise en charge articulée autour à la fois des forces de sécurité, de l’IGS, du Phill et de la mise à disposition de logements d’accueil ». Le commandant s’est également félicité que « le sentiment d’insécurité qui s’était exprimé en 2021 dans les Quartiers-Neufs ne (se soit) pas confirmé en 2022 ». Tourner la page des années Covid a permis la réouverture de la Maison de quartier, du CIAS, le redémarrage des associations… autant de facteurs qui ont contribué, a-t-il indiqué, à ce que les Quartiers-Neufs soient « bien plus pacifiés », même s’il reste « quelques individualités » à tenir à l’œil.