VNF envisagent d’abaisser le niveau du canal entre Bourgogne et Champagne
Face à la sécheresse, Voies navigables de France (VNF) envisagent d’abaisser le niveau du canal de 20 cm afin de limiter les fuites de surface et de gagner du temps d’exploitation. La pluie de la semaine passée a permis de reculer cette décision.
Pour comprendre la situation actuelle que traverse le département une donnée météo résume cela : depuis août 2021, il n’y a eu qu’un seul mois excédentaire en pluviométrie, le mois de décembre. Cela fait donc 10 mois qu’il y a une tension importante maintenant sur le niveau de pluviomètre. Selon Alexandre Berger, de l’association de climatologie de Haute-Marne, notre département souffre d’un déficit cumulé de près de 40 % !
Cette situation se retrouve dans les quatre lacs autour de Langres. Elle a des incidences sur le niveau des cours d’eau, même si la Fédération départementale de la pêche n’a pour l’heure pas encore procédé à des pêches de sauvegardes.
Et Voies navigables de France semblaient particulièrement inquiètes du niveau du Rognon. «Nous avions atteint le débit réservé, il ne devenait plus possible de prélever de l’eau dans ce cours d’eau pour le canal», explique Gérard Carbillet (adjoint au responsable de l’unité territoriale d’itinéraire). A partir de Mussey, VNF ont des difficultés pour apporter de l’eau au canal du fait de la situation délicate du Rognon. Entre, la Marne continue à alimenter la voie d’eau, son niveau restant correct.
Pas d’arrêt de la navigation
Certes avec la pluie de la semaine passée, le Rognon a retrouvé un niveau qui permet d’alimenter le canal. Mais VNF envisagent d’abaisser le niveau du canal pour passer de 2,20 à 2 m de profondeur. Il s’agit dans le jargon de limiter le mouillage. Cela n’est pas sans conséquence pour la batellerie. «Le Rognon est remonté un peu ce week-end. Nous avons pu laisser passer une péniche chargée à 240 tonnes», indique Gérard Carbillet. Mais en limitant le mouillage, la navigation de commerce va devoir s’adapter en diminuant les charges transportées. «Même en perdant 20 à 30 tonnes, les bateliers continuent de travailler», fait remarquer Gérard Carbillet.
Pour l’instant il n’est pas question de lancer un appel à la batellerie pour arrêter la navigation. Un tel arrêt avait été décidé en juillet 2020, un second en octobre 2017. S’il devait intervenir en juin ce serait alors une décision des plus précoces.
En abaissant le niveau du canal «on va limiter les pertes de surface, des fuites. Cela nous permet de prélever un peu moins et donc de tenir plus longtemps. C’est une mesure de précaution», indique Gérard Carbillet.
Ph. L.