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La maison d'arrêt, prison de Chaumont, vue du ciel.

Visiteurs de prison recherchés pour la maison d’arrêt

La maison d'arrêt, prison de Chaumont, vue du ciel.
La maison d’arrêt de Chaumont propose 62 places dans le quartier hommes majeurs. Photo d’archives.

L’association nationale des personnes placées sous main de justice est à la recherche de bénévoles souhaitant devenir visiteur de prison pour la maison d’arrêt de Chaumont. Cet appel fait suite à la demande des prisonniers, qui aimeraient davantage de visites pour discuter.

La maison d’arrêt de Chaumont accueille un peu plus d’une soixantaine de prisonniers majeurs. Parmi eux, beaucoup ne reçoivent jamais de visite et sont de plus en plus isolés, n’ayant personne à qui parler. « En milieu fermé, un détenu sur 20 n’a aucune visite durant son incarcération », explique l’association nationale des personnes placées sous main de justice, anciennement nommée l’association nationale des visiteurs de prison. Cette dernière forme des bénévoles depuis 1931 pour qu’ils se rendent dans ses lieux et qu’ils puissent discuter avec les prisonniers.

Ces interventions se font à la demande des détenus et, à Chaumont, plusieurs d’entre eux aimeraient bien recevoir ces visites. Seulement, pour l’instant, il n’existe aucun bénévole sur le secteur. Pour répondre à cette demande, l’association nationale des personnes placées sous main de justice est donc à la recherche de personnes intéressées par cette activité. Pour faire partie de l’aventure, pas besoin d’avoir fait de longues études ou d’avoir de l’expérience. Il faut simplement être motivé, libre au moins une demi-journée par semaine et avoir un casier judiciaire vierge.

En postulant directement auprès de l’association, au délégué régional situé à Strasbourg, une enquête de moralité, avec entretien, est effectuée auprès du bénévole. Puis, ce dernier n’est pas lâché seul. Il suit d’abord une formation avec l’association. Il faut donc quelques semaines avant que ce bénévolat soit effectif. Le volontaire, tout au long de son action, sera ensuite amené à suivre formations et réunions.

Confidentiel

Ensuite, tout se passe naturellement et en fonction de la demande des détenus. Si tout se passe bien, le bénévole vient environ une fois par semaine, parfois toutes les deux semaines, pour rencontrer la personne. Ensemble, ils parlent de tout et de rien. « Souvent, ils commencent par m’expliquer pourquoi ils sont là, ce qu’ils ont fait, mais il n’y a rien d’obligatoire », explique François Hurson, visiteur de prison à Metz depuis 2008. Bien entendu, toutes ces discussions restent confidentielles et le bénévole se doit d’être discret. La plupart du temps, la relation prison/volontaire se passe parfaitement car « ils sentent qu’on est bénévole. Ils apprécient et sont reconnaissants. »

Pendant trente minutes, une heure ou plus, les deux personnes parlent simplement : de sujets qui plaisent au prisonnier, du temps, du monde extérieur… « Un de ceux que je vais voir était un grand marcheur, alors on en discute. Il m’a même demandé de lui apporter des cartes postales », se souvient François Hurson. Normalement, rien de doit entrer à la prison mais, en faisant une demande exceptionnelle, il peut arriver que les visiteurs puissent prendre un objet inoffensif.

Comme les maisons d’arrêt n’accueillent pas les longues peines, la relation ne dure en général que quelques mois. Parfois même, au gré des sorties et des transferts, le visiteur ne peut pas dire au revoir au visiteur. Ça arrive et c’est un peu le jeu.

D’autres visiteurs, voyant que la demande est là, organisent même des ateliers (échecs, dessins…) avec plusieurs détenus mais, hormis ce cas-là, les rencontres se font essentiellement à deux, dans une pièce fermée. En plus d’amener une présence aux prisonniers, cette initiative de l’association nationale des personnes placées sous main de justice leur permet de préparer leur sortie en ne les isolant pas et en leur faisant garder un certain lien social.

Laura Spaeter

l.spaeter@jhm.fr

Pour devenir visiteur de prison, contacter Francis Alizon, délégué régional à francisalizon@gmail.com

Quelques qualités requises

Pour être visiteur de prison, plusieurs qualités de savoir-être sont demandées, en plus d’avoir un casier judiciaire vierge. L’écoute et la discrétion en sont les principales mais il faut également le sens du contact, l’adaptabilité, la tolérance, la patience, la maîtrise de soi. « Il ne s’agit pas de s’apitoyer mais d’écouter », précise l’association nationale des personnes placées sous main de justice.

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