Viser la Lune – L’édito de Christophe Bonnefoy

On connaissait la notion de succès total. Et a contrario de cuisant échec. Avec SpaceX, voilà maintenant le succès partiel, après un premier essai à oublier très vite – même si l’aventure spatiale, évidemment, se nourrit des erreurs pour finalement arriver à rectifier les plans de vol -.

Ainsi, contrairement au mois d’avril, le joujou du milliardaire Elon Musk a fait du chemin. Un peu. Là aussi, la fusée la plus gigantesque jamais construite – Starship – a décollé. Mieux qu’en début d’année, ses deux étages ont réussi à se séparer avec succès. Avant de finalement exploser. Boom !

Il ne fait aucun doute que, non pas le savant fou, mais l’homme d’affaires si singulier, va remettre le couvert très vite. Une soif de puissance ? Cette puissance, il l’a déjà, notamment grâce à X, ex-Twitter. Parlons plutôt d’une mégalomanie sans limite. Il se verrait bien être le premier à réaliser ce que jamais personne auparavant n’a pu réussir : devenir l’organisateur de voyages extraordinaires vers la Lune, Mars ou autres contrées qui ont nourri ou nourrissent notre imaginaire.

Plus sérieusement, la conquête spatiale est un enjeu de taille, depuis des décennies. La Nasa est d’ailleurs en intense observation du projet SpaceX, elle qui compte sur Starship pour relancer ses missions vers la Lune. La lubie de milliardaire n’est pas qu’une folie des grandeurs.

Et après tout, pourquoi pas ? Les cieux, en ce moment, sont loin d’être clairs. L’actualité aurait même plutôt tendance à nous miner le moral. Alors si on peut se laisser aller à rêver à d’autres horizons, d’autres projets que celui de s’interroger sur ce qui va nous tomber sur la tête… Pourquoi se priver ? Tintin, lui, a bien réussi, jadis, à nous emmener loin, là-bas, dans ses folles aventures…