Virginie André, l’art de la reconversion
« La meilleure décision professionnelle de ma vie ». C’est par cette phrase que Virginie André, 34 ans, qualifie le choix qu’elle a fait il y a plusieurs mois, de repartir de zéro. Terminée la comptabilité, place à l’industrie, où elle occupe actuellement un poste de technicienne de maintenance aux Aciéries Hachette et Driout (AHD).
Son truc à elle, c’est le bricolage : « Depuis que je suis petite, mon père m’encourage à venir bricoler. J’ai toujours eu ça en moi. » Pourtant, ne sachant pas réellement quoi faire, elle suit les indications de sa conseillère d’orientation pour passer un BTS Comptabilité : « C’est parce que j’étais bonne en maths, alors je devais faire ça. C’est un stéréotype. »
Déclic
Toutefois, la Meusienne ne prend pas de plaisir à « rester assise huit heures derrière un ordi ». Après trois ans, elle a finalement le déclic : « Mon conjoint travaille dans la maintenance. Quand il rentrait, j’étais super intéressée par ses missions de la journée. Il m’a dit que sur son site, une fille s’était reconvertie dans cette voie. On en a parlé. J’étais soutenue par mon conjoint et ma famille. Je n’ai pas trop réfléchi et je me suis dit : « Il faut y aller ». Et c’est comme ça que c’est parti. »
En l’occurrence, elle décide de lâcher son CDI pour reprendre ses études. Via l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), elle passe actuellement un Certificat de qualification paritaire de la métallurgie (CQPM) technicienne de maintenance. En parallèle, les Aciéries Hachette et Driout « ont bien voulu de moi », ajoute Virginie André en rigolant. Un contrat d’un an qui a débuté en octobre dernier et qui est censé aboutir sur une embauche définitive, car AHD manque de bras dans ce secteur.
Dans un milieu relativement masculin, la jeune femme se fait rapidement une place : « Il y a une bonne ambiance. J’ai déjà fait avant des jobs où il y avait plus d’hommes et ça ne me gênait pas. » D’autant qu’elle apporte une approche différente sur certaines situations. Par exemple, face à une charge lourde, ses collègues masculins s’y mettent à 4 pour la soulever, tandis qu’elle, utilise le transpalette. Bref, même après 30 ans, « il ne faut pas avoir peur de prendre des risques », conclut la Meusienne.