Emveüs prend le virage électrique
Emveüs (Châteauvillain) poursuit la transformation des vieilles motos atmosphériques mais se lance aussi dans la conversion à l’électrique.
Le feulement rauque du bicylindre à plat, presque sensuel, emplit l’atelier. La BMW tourne comme une horloge. Raymond Corvasce est satisfait, et il peut l’être, de sa dernière création. De la moto d’origine, il n’a conservé que le moteur, le cadre et le réservoir. De toute évidence, Études et Manufacture de Véhicules Uniques et Spéciaux (Emveüs) signe là une belle réussite technique et esthétique. En customisant comme elle l’a fait cette BMW, l’entreprise installée sur la zone artisanale de Châteauvillain confirme son savoir-faire : le projet a été dessiné entièrement sur ordinateur, avant validation du client. Des pièces ont été fabriquées sur mesure avant l’assemblage final. Du bel ouvrage. Une signature.
Dans un autre registre, la Royal Enfield qu’il appelle désormais Lady Black en jette aussi.
Raymond Corvasce est parti d’une quasi-épave rapatriée de la Réunion, attaquée par le sel marin. Il l’a dessinée en 3d. Cinq mois de travail plus tard, la bête a un cachet unique, inimitable.
Les clients de Emveüs découvrent et contactent Raymond Corvasce par Internet. C’est pour l’instant en dehors de Haute-Marne qu’il développe ses prospects. La donne pourrait changer ces prochains mois : Raymond Corvasce est certifié pour transformer légalement des Solex et cyclomoteurs (le fameux 103 !) en électriques. L’esthétique demeure conforme aux modèles emblématiques d’origine. Cela dit, Raymond Corvasce a aussi dessiné un solex électrique un tantinet revu et corrigé qui fera fureur pour qui veut se déplacer sans polluer, sans bruit, sur un deux-roues qui va faire tourner bien des têtes. Cette conversion à l’électrique, entamée chez Emveüs, est un virage important pour le préparateur de Châteauvillain.
D. P.