Violences conjugales : « elle marque vite »
Nour-Mouhammad Abdellaoui a été condamné à 18 mois de prison, dont neuf mois avec sursis pour violences conjugales, vendredi 20 octobre.
Dimanche 15 octobre, à Saint-Dizier, la police intervient suite à l’appel d’un voisin qui a entendu « une femme pleurer et les murs trembler ». Sur place, les fonctionnaires trouvent une table basse cassée, des coups de poing dans les murs et une femme présentant des marques à l’œil et à la cuisse.
Une scène consécutive au refus de celle-ci de donner son téléphone mobile à son compagnon, Nour-Mouhammad Abdellaou. Le compagnon a alors choisi de lui prendre de force, la mettant par terre pour qu’elle le déverrouille… tout en lui donnant des coups de pied sur les cuisses. Il lui a ensuite jeté le téléphone au visage.
Des faits démentis par le prévenu, malgré une « version parfaitement accréditée par les voisins et la police », a pointé Denis Devallois, le procureur. Nour-Mouhammad Abdellaou s’est ainsi dédouané : « elle marque vite, elle a souvent des hématomes sur elle sans que ce soit lié à de la violence ».
Maître Renaud Tribolet défendait Nour-Mouhammad Abdellaoui. Un prévenu qui se présentait à la barre avec sept mentions à son casier judiciaire, dont deux pour violences aggravées, qui lui avaient d’ailleurs valu une condamnation à un stage de gestion de la violence. L’avocat a argué d’une « dynamique inflammable entre les deux, avec une quasi-dépendance aux conflits ». Il a notamment justifié ses propos avec une plainte de son client à l’encontre de sa compagne, en mars dernier, pour menaces de mort en vidéo, coups de manche à balai et de poings. Une plainte finalement retirée. « Défendre la cause des femmes c’est noble, mais le procureur a été pris par émotion », a même tenté l’avocat… en vain, comme en témoigne la décision des juges.
J. G.