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Violences conjugales : douze mois ferme pour le récidiviste

Vingt-cinq ans de mariage, des enfants, de confortables revenus… Et des violences répétées imputées à un homme se présentant en victime d’une épouse autoritaire. Monsieur a été condamné en avril 2023. Cinq mois plus tard…

Un scénario à la Chabrol, un couple, de confortables revenus, des enfants, une maîtresse, un classique. Flash back. En avril 2023, un homme reconnaissant des violences commises par le passé à l’encontre de son épouse, « à l’occasion d’un séjour en Chine », notamment, était appelé à répondre de la survenance de nouvelles violences commises de septembre 2021 à janvier 2022. Deux certificats médicaux notifiant respectivement six et quatorze jours d’Incapacité totale de travail (ITT) figuraient au dossier.

« Je veux qu’il se soigne, qu’il aille voir un psychologue », avait lancé la victime, assistée d’une interprète en mandarin.

« Déferlement de coups »

Dans l’attente, le couple n’entendait pas se séparer. Privilégiant une obligation de soins, le tribunal avait ainsi exclu une mesure d’interdiction de contact dans le cadre d’une peine de dix mois de prison intégralement assortie d’un sursis probatoire prononcée à l’encontre du père de famille. Allez savoir, avec le temps, peut-être qu’entre eux, ça irait mieux.

Vain espoir… Cinq mois plus tard, l’homme fait à nouveau face à ses juges. Une femme « couverte de bleus de la tête aux pieds », 47 hématomes… « Un déferlement de coups », aux dires de la plaignante, survenu le 3 juillet 2023, au domicile conjugal, à Wassy. Place à la version du prévenu. Madame et monsieur font chambre à part.

« Elle vient dans ma chambre tous les deux jours, quand j’entends ses pas, j’ai peur ! (…) Je suis la victime, je suis sa banque, je suis son larbin. (…) J’ai une maîtresse, une femme mariée, respectable, ma femme ne le supporte pas, elle est jalouse, hystérique. (…) Par le passé, elle a défoncé la salle de bain à coups de marteau. (…) Le 3 juillet, j’ai subi ses assauts pendant sept heures, je la repoussais pour qu’elle sorte de ma chambre, mais elle revenait, à un moment, elle est tombée dans les escaliers ».

Ces assauts et cette chute les expliqueraient, les 47 hématomes, cette ITT de quatorze jours. Un assesseur en vint à poser cette question. « Pourquoi ne pas avoir sollicité une prise en charge psychiatrique ? » Parce que oui, à écouter le prévenu, sa femme serait totalement “barrée”.

Prison ferme

Il serait donc la victime de la femme avec qui il partage sa vie depuis 25 ans. « Alcoolisme chronique », « hypertrophie du moi » et « pensée persécutoire » ont été mis en évidence par un expert psychiatre suite à l’examen d’un homme « orgueilleux », « psychorigide », « omnipotent ». Cadre dans une entreprise bragarde, il jouit d’une certaine liberté. Revenus ? « 60 K ». Madame le président Lemay invitait le prévenu à se montrer plus précis.

« Nous ne parlons pas en K… ». « Ça varie, disons 4 000 € par mois sur quatorze ans ou quinze mois ». Alors, pourquoi ne pas partir, seul, avec cette fameuse maîtresse, avec une autre, bref, mettre un terme à cette fichue relation ? En l’absence de réponse, le procureur Bras-Abarri renvoyait le prévenu à sa situation de mari violent, de récidiviste.

« Quatorze jours d’ITT, mais monsieur veut nous faire croire que la victime, ce serait lui… Madame a été secouée, repoussée, jetée au sol à plusieurs reprises. (…) Monsieur a été condamné en avril dernier, la peine prononcée à cette occasion n’a manifestement pas eu le moindre effet sur son comportement ». Réquisitions ? Prison ferme. Avec mandat de dépôt.

Me Lalloz le répétait. « Madame est venue le trouver dans sa chambre ». « Monsieur a blessé son épouse en la repoussant ».  Et puis… « Ce n’est pas le moment d’être un homme ! » Au regard des chiffres relatifs aux violences conjugales, il ne fait surtout pas bon être une femme. Décision ? Six mois de prison ferme et révocation à hauteur de six mois de la peine prononcée en avril 2023.

Un juge d’application des peines décidera d’un éventuel aménagement. Le condamné est en outre visé par une interdiction d’entrer en contact avec la victime et une interdiction de paraître à Wassy.

T. Bo.

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