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Violences conjugales

TRIBUNAL CORRECTIONNEL. Le profil de François K. renvoie à un certain type du bipède de sexe masculin. Marié, monsieur s’est permis de mettre un petit coup de “Nogent” dans le contrat. L’époux n’en est pas moins animé d’une jalousie maladive. Au point de rédiger lui-même des textos censés attester de l’infidélité redoutée, peut-être, fantasmée de son épouse.

La présence du prévenu à la barre du tribunal correctionnel renvoie à des violences, sous diverses formes, mises au jour grâce à l’appel d’une enfant aux services de gendarmerie. A leur arrivée à Dampierre, les hommes en bleu découvrent une femme prostrée. Une violente dispute a éclaté entre François K.* et son épouse quelques minutes plus tôt. La victime aura fait état de violences habituelles. « Il m’a trompée avec une amie, mais elle ne voulait pas de lui, il a rejeté la faute sur moi. (…) Au départ, la violence était d’ordre psychologique, il avait des accès de colère, il menaçait de se suicider », aura témoigné l’épouse du prévenu avant de préciser avoir essuyé « claques et coups de poing » à l’occasion d’une énième dispute. Et puis… Un jour, François K. a brandi un couteau. « Pas pour la menacer, je voulais crever ses pneus », soutint le prévenu. L’impact du comportement du mari jaloux a été établi par un médecin. « Etat de stress post-traumatique aigu ». Quatre jours d’Incapacité totale de travail (ITT), 30 jours d’arrêt de travail. « Ce dossier est glaçant, ma cliente a été détruite, elle est à terre, madame a vécu un enfer, pendant des années avant qu’une enfant alerte les gendarmes », tonna Me Alfonso.

Suivi intensif

François K. a été soumis à une expertise psychiatrique. Violenté, enfermé dans le placard par sa mère à l’occasion de visites galantes, habité « par une angoisse de séparation et d’abandon depuis l’enfance », le prévenu s’est engagé dans un nécessaire processus de soins dans le cadre de son placement sous contrôle judiciaire.

Ayant jugé opportun de se présenter à la barre du tribunal habillé d’un sweat-shirt orné de la sémillante impression de la Une d’un numéro du magazine Playboy, François K. a été condamné par le passé pour des violences imposées à son ancienne compagne. Sa prise de conscience de la gravité des faits semble limitée aux yeux du ministère public. « Elle l’aurait bien cherché ». Un suivi intensif est nécessaire. Condamné à douze mois de prison, peine intégralement assortie d’un sursis probatoire, François K. devra respecter des strictes obligations de soins dans les deux années à venir. Invité à réparer le préjudice de la victime à hauteur de 1 500 euros, le jaloux époux devra, en outre, veiller à ne plus entrer en contact avec madame.

T. Bo.

* Conformément à une règle interne à la rédaction, seules les identités des prévenus condamnés à une peine de prison ferme sont mentionnées dans nos colonnes.

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