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Villegusien-le-Lac dans l’impasse

Magali Cartagena et Joël Demange s’en remettent maintenant à la Chambre régionale des comptes.

Pour la seconde fois, les budgets primitifs et annexes ont tous été rejetés par une majorité du conseil municipal de Villegusien-le-Lac qui s’est tenu mercredi 6 avril. Désormais la préfecture va saisir la Chambre régionale des comptes.

Une ambiance glaciale. Ce début de conseil municipal de Villegusien-le-Lac, mercredi 6 avril, reflétait l’état d’esprit qui anime les conseillers où la majorité menée par Magali Cartagena a totalement explosé. Ce conseil a d’ailleurs débuté par des annonces dignes de Clochemerle où il a été question de lettres anonymes, de corbeaux et d’injures (lire par ailleurs).

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Après un conseil municipal du 9 mars où le budget primitif 2022 et ses budgets annexes avaient été rejetés par une majorité des élus, le maire, Magali Cartagena, le représentait au vote. Et sans surprise, une fois encore, une majorité des conseillers ont voté contre ce budget primitif et ses budgets annexes. Un vote sans appel puisque par 9 voix contre, deux abstentions et 8 pour, le budget primitif a été rejeté. Il n’y a que le budget annexe du camping municipal qui aura fait mieux avec 10 votes contre, une abstention et 8 pour.

Au total, six budgets présentés, six budgets retoqués. Et le plus frappant, c’est que chaque vote n’a été suivi d’aucun commentaire de la part de la liste du maire mais également de ses opposants. Des échanges, il y en a eu, notamment pour quelques 300 € d’une vente de bois, ou pour la qualité de l’eau qui sentirait trop le chlore. Mais de l’engagement financier bloqué de la commune pour 2022 : rien, pas un mot.

Il faudra attendre la fin du conseil municipal pour que Bruno Gerbet, maire-délégué de Villegusien, adresse au maire pour lui rappeler ce qui les oppose depuis des mois. «Magali, tu n’as pas compris le message, nous ne sommes pas contre le budget. Nous sommes obligés d’utiliser ce moyen pour nous faire entendre. Ne crois pas que cela nous fasse plaisir», a-t-il commenté. «Un vote contre le budget, cela devrait interpeller», ajoutera pour sa part Laurent Cothenet, maire-délégué de Piépape.

«Tu es maire-délégué de Villegusien et on ne te voit jamais»

Certains colistiers de Magali Cartagena se sont éloignés d’elle, lui reprochant une gestion autocratique de la commune et de l’équipe communale. Certains ne se retrouvent plus dans la profession de foi des élections de 2020 et la réalité de la gestion communale. Pour sa part, le maire reproche un manque d’investissement de ces anciens élus. «Tu es maire-délégué de Villegusien et on ne te voit jamais», a-t-elle lancée à Bruno Gerbet. A une question de Jean-Michel Camus, conseiller municipal d’Heuilley-Cotton du groupe des frondeurs sur l’excédent financier du budget primitif, le maire a répondu que cela avait été abordé en commission des finances. Une commission où aucun des contempteurs n’était présent. 

Le budget ne sera pas voté avant le 15 avril, comme le prévoit les textes. Désormais, la préfecture va donc saisir la Chambre régionale des comptes. C’est elle qui fera des propositions à la préfecture pour le règlement du budget. C’est par arrêté préfectoral qu’il sera alors réglé.

Ce qui ne règle pas du tout, en revanche, la situation interne du conseil municipal. Une médiation pourrait être envisagée. Mais a-t-on encore l’envie de s’entendre à Villegusien-le-Lac ? A la sortie de la séance, l’ancien maire, mis en minorité lors des dernières élections municipales a lâché ce «j’ai un sourire narquois»…

Philippe Lagler

p.lagler@jhm.fr

Clochemerle

Quel courage ! C’est par lettre anonyme que l’on s’exprime à Villegusien-le-Lac et souvent en des termes peu élogieux pour le destinataire. Conseiller municipal dans une telle ambiance relève du chemin de croix. Ainsi, Joël Demange, maire-délégué, a ouvert la séance en exhibant un nouveau courrier reçu chez lui. Une lettre anonyme injurieuse où ce dernier se fait traiter de tous les noms d’oiseau possible. Ce même courrier a été reçu également par Magali Cartagena, le maire de Villegusien-le-Lac, qui n’en a pas fait état.

De même, notre correspondant local, Gérard Pisana, a lui aussi été destinataire d’une telle missive où l’on remettait en cause son impartialité. Des mains courantes ont été déposées.

Bruno Gerbet, nommé dans la lettre anonyme reçue par notre correspondant, a réagi face au procédé : «Je ne cautionne pas ce qui est dit. Quand j’ai des choses à dire je le dis directement à la personne. Ce que Gérard a reçu est une honte».

Ambiance, ambiance…

Villegusien-le-Lac rassemble les communes de Villegusien, Heuilley-Cotton, Piépape, Prangey et Saint-Michel.

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