Ville et Agglo sur la piste de deux schémas directeurs cyclables
Depuis juin dernier, la cité bragarde et l’Agglomération Saint-Dizier, Der et Blaise se sont lancées dans l’élaboration de schémas directeurs cyclables. Mais avant de prendre des décisions et de fixer un calendrier, les collectivités en appellent aux usagers.
Comme bon nombre de villes moyennes de l’Hexagone, parmi les transports les plus utilisés en nord Haute-Marne, la voiture règne en maître. Mais, comme en témoigne la prolifération, ces dernières années, des pistes cyclables, le vélo semble conquérir de plus en plus de terrain en cité bragarde et plus généralement sur l’agglomération Saint-Dizier, Der et Blaise.
Et ce n’est pas près de s’arrêter ! Ces prochains mois, voire années, les deux entités comptent bien mettre un coup de pédale dans le développement de cette mobilité douce. Pour preuve, depuis juin dernier, elles se sont lancées dans l’élaboration de deux schémas directeurs cyclables distincts, mais complémentaires : « un communautaire pour réaliser des liaisons entre les communes et prendre en considération les sites remarquables et les pôles touristiques » et « un communal sur Saint-Dizier, basé sur les déplacements à l’intérieur de la commune », comme le mentionne la Ville dans un communiqué de presse.
En quoi consisteront-ils concrètement ? Ils établiront des projets d’aménagements afin d’obtenir une certaine cohérence sur les circuits cyclables ainsi qu’un calendrier pluriannuel de chantiers à réaliser pour les concrétiser.
Si les collectivités ont sollicité un bureau d’étude pour les accompagner, elles ont également souhaité recueillir, par l’intermédiaire d’une enquête en ligne, lancée il y a déjà plusieurs semaines, l’avis des principaux concernés : les usagers, qu’ils soient occasionnels ou quotidiens. « L’intérêt de l’enquête est d’avoir un retour critique », explique Franck Raimbault, adjoint à l’environnement à la Ville de Saint-Dizier. « Cela nous permettra de savoir quels sont les points noirs à lever pour faciliter la pratique du vélo, à la fois dans les déplacements du quotidien, mais aussi ceux plus touristiques. » Et en la matière, ils ont quelques idées. À part Fabrice, 65 ans, retraité, très satisfait de celles sur lesquelles il roule tous les jours pour le plaisir. « Je les utilise pour aller jusqu’à Vitry-le-François. Elles sont accessibles, propres et bien fléchées. Il y en a assez. Celui qui dit l’inverse, c’est qu’il fait le tour de France. »
Ou plutôt le tour de la ville. À l’instar de Camara, 22 ans, cuisinier. « Je les utilise deux fois par semaine pour aller voir des amis au Vert-Bois. Je trouve qu’il n’y en a pas suffisamment. Du coup, je suis obligé de rouler sur la route. »
Une enquête en ligne ouverte jusqu’à la mi-août
Mais, parfois, sur la route, la cohabitation paraît difficile avec les automobilistes. Notamment en centre-ville, où il y en a très peu. « Il n’y a pas de pistes. Parfois, ça m’arrive de rouler sur les trottoirs, même si on risque de se faire aligner parce que les gens en voiture ont du mal avec les trottinettes », confie Aurore, 47 ans, agent d’entretien. « Quand mon fils de 14 ans va à l’école, il se fait souvent klaxonner par les véhicules parce qu’il est sur la route ». Autre problématique, les emplacements pour garer la petite reine. « Il n’y a pas énormément d’endroits où on peut laisser son vélo », déplore Apolline, 19 ans, étudiante en médecine. « Alors, je le pose à côté du commerce et je l’attache à lui-même. » Certains, comme une riveraine assise juste à côté d’elle, opte pour une toute autre option. « Vu qu’on a vite fait de se le faire voler, on ne s’arrête pas et on continue notre route. »
Les usagers ont jusqu’à la mi-août pour faire remonter leurs doléances via le questionnaire en ligne, accessible sur le site internet de la mairie.