Vignes de champagne : course contre la montre contre le mildiou
En Haute-Marne aussi, les vignerons qui produisent du champagne ont à faire face à l’attaque du mildiou, un champignon qui raffole de l’humidité. Pour l’heure, ils maîtrisent la situation mais ont engagé une vraie course contre la montre.
« On essaye de tout faire pour limiter la casse ! Mais la période est très compliquée », ne cache pas David Mocquart, producteur de champagne à Argentolles. Alors que la profession s’inquiète et parle d’attaques inédites du mildiou dans les vignobles, en Haute-Marne aussi, les vignerons ont à faire face à ce problème sanitaire. Pour l’instant, tous disent maîtriser la situation. « Nous sommes un peu touchés. Pour l’instant, ce n’est pas catastrophique. Il n’y a pas de péril. Nous avons été obligés de traiter un peu plus que d’habitude mais de manière raisonnée », souligne Jean-Jacques Daubenton, producteur de champagne à Rizaucourt. A quelques kilomètres de là, chez Péligri, le phénomène ne semble pas prégnant. En tout cas, tous les professionnels sont sur le qui-vive.
Comme craquer une allumette dans une botte de paille
« Le mildiou dans un vignoble, c’est comme craquer une allumette dans une botte de paille. Quand il est là, on ne peut plus faire grand chose. La pression est élevée », témoigne Hervé Hudelet qui compare cette année 2021 à 2016 où un épisode de mildiou était venu s’ajouter à des gelées printanières. « Il y a de plus en plus d’aléas tout en excès », constate le professionnel, « la nature, c’est comme ça », ajoute-t-il. « Nous utilisons tous les moyens à notre disposition pour limiter les pertes. Il y aura forcément des dégâts mais pour l’instant, on maîtrise », ajoute le producteur de champagne qui exploite un peu plus de 4 hectares sur Rizaucourt et Argentolles.
Des vendanges mi-septembre
Les traitements dans le vignoble ont donc été plus importants pour tenter de limiter la progression du mildiou. Et encore, il a fallu trouver les fenêtres de tir avec la météo capricieuse. Traiter quand il pleut n’a pas grand intérêt et les traitements sont aussi limités, c’est le cas notamment de l’utilisation du cuivre. Sale année donc dans les vignobles où, en plus du reste, l’herbe pousse. Petite note d’optimisme néanmoins d’Hervé Hudelet. « Il faut rester positifs. Les ventes de champagne reprennent et nous avons des stocks », dit-il. Reste que la récolte 2021 ne s’annonce pas comme un bon cru. Les vendanges sont attendues dans le champagne haut-marnais mi septembre.