Vieux réflexes
Plus c’est gros, plus les dictatures pensent que ça va passer comme une lettre à la poste « soviétique ». Les vieux réflexes des années de guerre froide sont loin d’avoir disparu.
En Biélorussie, il suffit donc d’un claquement de doigts, ou presque, pour détourner de son plan de vol un avion de ligne. Et il semble aussi simple de mettre hors d’état de nuire un opposant au régime. En le sortant tout bonnement de l’avion, sans autre forme de procès, si l’on peut dire. Pour une destination dont on devine qu’elle tient plus de la geôle miteuse que d’une chambre quatre étoiles.
Seulement, tout ceci n’est
ni plus ni moins qu’un détournement.
Et un acte qui va à l’encontre de tous les principes
internationaux. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la Russie,
depuis l’incident, ne cesse de s’offusquer des réactions,
françaises notamment. Et même, les
commentaires de Moscou et leur virulence
nous
fournissent quasiment la preuve de pratiques qui n’ont rien à voir
avec celles d’une démocratie. Vladimir Poutine donnant des leçons
de morale sur le sujet, voilà
qui ferait
presque sourire. Sauf que le journaliste appréhendé lors de
l’escale forcée à Minsk risque, selon ses dires, « la peine
de mort ». Rien que ça. Et on veut bien le croire.
Demandez
donc à l’opposant russe Alexeï
Navalny ce qu’il en pense, lui qu’on a envoyé croupir, le mot
n’est pas trop fort, dans
une prison qui pourrait presque remettre le mot goulag au goût du
jour…
Et puisque rien ne change, décidément, ce sont les mêmes cris d’orfraie qui viennent répondre aux mêmes agissements d’un autre temps. La Biélorussie s’assoit sur les règles de droit les plus élémentaires, et la communauté internationale menace de sanctions. Pour quels résultats ? Les paris sont lancés.