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Vieilles querelles – l’édito de Patrice Chabanet

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« Pas touche à mon Napoléon ». A peine sorti, le film que le réalisateur anglais Ridley Scott consacre à l’Empereur suscite une belle polémique. Quelques anachronismes et un parti pris pro-british à peine nuancé ont suffi pour déclencher une levée de boucliers des deux côtés de la Manche.

En fait, la polémique en dit long sur l’état d’une partie de la société française. Napoléon incarne ce que l’on appelle pompeusement la grandeur de la France. Sous son règne, cette dernière dominait l’Europe. Non sans se contredire, l’Empire diffusait les idées révolutionnaires dans lesquelles Bonaparte, futur empereur, avait baigné.

Quel que soient les partis pris, il est hâtif et parfois ridicule de ramener l’impact de Napoléon à ses épopées militaires ou, selon ses détracteurs, aux effusions de sang qu’il a provoquées sur le Vieux Continent. Il a su moderniser la France, la dotant d’outils qui la structurent encore de nos jours, qu’il s’agisse du Code civil, des grandes écoles ou de l’organisation territoriale.

Alors, foin des querelles qui martyrisent l’histoire napoléonienne, c’est-à-dire notre histoire commune. Le mérite du film est de mettre sur la table la question du leadership de notre pays, et de nous pousser à des comparaisons assurément hardies. Qui n’a pas songé à ce qu’aurait fait Napoléon en 1940 ? Ou ce qu’il ferait aujourd’hui face à une société désorientée ? Ses succès doivent sans doute beaucoup à son audace. Elle a même failli lui assurer une ultime victoire à Waterloo.

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