La vidéo au cœur de la polémique pour le président du Chaumont VB 52 Haute-Marne
Lors des huitièmes de finale de la coupe de France, le match entre Toulouse et Poitiers s’est disputé avec l’aide à la vidéo pourtant interdite à ce stade de la compétition par le règlement fédéral. Une situation qui a mis en colère le président du Chaumont VB 52 Haute-Marne, Bruno Soirfeck, qui a porté réclamation.
Bruno Soirfeck, le président du Chaumont VB 52 Haute-Marne, est monté au créneau après les huitièmes de finale de la coupe de France et a porté réclamation auprès des instances nationales. En cause, le match “Toulouse – Poitiers” disputé avec le “challenge vidéo” pourtant interdit par le règlement dans cette compétition tant que des clubs, autres que de Ligue A, restent encore en lice, « à l’exception de la finale ». Un point de règlement, il est vrai dans les faits, assez incompréhensible lorsque deux clubs de l’élite, détenteurs de la technique adéquate, s’affrontent, mais qui existe.
D’ailleurs, l’instance nationale, par son Comité directeur, quelques jours avant l’entrée en lice, mardi 31 janvier, avait tranché et opté pour conserver ce point de règlement que tous ont respecté… sauf à Toulouse. Pour Bruno Soirfeck, président du CVB 52, mais également représentant des clubs de Ligue A masculine à la Ligue nationale (LNV), il paraissait donc inconcevable qu’une rencontre ait pu bénéficier de ce soutien arbitral et pas les autres.
« J’ai été chargé de par mes fonctions à la LNV de faire remonter un point de règlement qui, à moi non plus, ne me paraît pas judicieux. Mais à ce que je sache, on joue tous avec les mêmes règles. J’ai donc porté réclamation auprès de la Fédération française pour demander l’annulation de ces huitièmes de finale, sachant que l’équité sportive n’était pas respectée entre tous les clubs participants. »
Une requête pour laquelle il a pris soin, avant même de l’envoyer, de prévenir ses collègues des autres clubs concernés, « y compris Yannick Potherie, le président de Saint-Nazaire, notre adversaire des huitièmes de finale, avec lequel je m’entends très bien. »
« Mon propos n’est pas de faire rejouer notre match que Saint-Nazaire a gagné loyalement et logiquement », assure encore le dirigeant haut-marnais. « Mais bien de faire en sorte que tous appliquent le même règlement. »
Une situation acceptée par les arbitres
« Je ne sais que trop bien ce que la vidéo peut apporter comme aide à l’arbitre. Je rappelle que nous avons remporté la coupe de France sur un “challenge vidéo” demandé sur une première balle de match gagnée par Tours l’an passé. Au volley, comme au tennis d’ailleurs, un point mal interprété peut changer beaucoup de choses. Pourquoi Toulousains et Poitevins ont pu jouir de cette aide précieuse et pas les autres équipes ? »
Une situation d’autant plus insensée qu’elle a été acceptée par le duo arbitral en charge de réguler la rencontre. L’un d’eux s’épanchant même sur les réseaux sociaux pour assumer pleinement avoir enfreint le réglement sciemment, « constatant que le “vidéo challenge” était installé et fonctionnel » : hallucinant de la part des garants des lois du jeu !
« Une fois encore, on se rend compte que le volley français doit encore avancer dans la professionnalisation de notre sport. Que se serait-il passé si cette situation avait eu lieu dans le foot, le basket ou le hand ? », reprend encore Bruno Soirfeck. « Je n’ai pas vocation à faire rejouer notre match face à Saint-Nazaire, contrairement à ce que pensent certains, mais simplement à faire respecter un règlement : le même pour tous ! »
L’affaire est désormais entre les mains de la commission fédérale d’appel, qui statuera, il est souhaitable, avant les quarts de finale prévus le 21 février…
Laurent Génin