Vide d’essence – L’édito de Christophe Bonnefoy

En présentant ce lundi sa vision d’une « écologie à la française », Emmanuel Macron pointe évidemment du doigt un sujet qui nous concerne tous. Un sujet qu’il en arrive d’ailleurs à lier à l’épineuse question du pouvoir d’achat. En substance : l’écologie de demain sera le socle d’une économie florissante. Parce que génératrice de nouveaux métiers, donc créatrice de nouveaux emplois.
Malheureusement, si demain, c’est déjà aujourd’hui… il y a fort à craindre que dans les esprits, et peut-être les faits, ce demain soit plutôt synonyme d’après-demain. Car là, maintenant, c’est l’urgence qu’ont à gérer les Français ; pas vraiment ce qu’ils vivront dans cinq ou dix ans. L’idée du président de la République n’est pas vide de sens. Mais l’immédiat, pour nos compatriotes, et sans mauvais de mots (!), c’est plutôt, un carburant qui vaut de l’or… et des réservoirs potentiellement vides d’essence, parce qu’ils ne pourront plus se la payer.
Chacun est à même de comprendre que notre survie est liée aux réponses que l’on pourra apporter au dérèglement climatique. Mais tout aussi à même de s’apercevoir qu’il arrive un moment où la corde n’est pas loin de s’effilocher définitivement.
L’essence, justement. On a vu avec quelle froideur a été accueillie par les distributeurs la demande du gouvernement de vendre à perte les carburants. Ce lundi, c’était un peu bis repetita sur la proposition de pouvoir les proposer à prix coûtant. Et quand bien même… le prix à la caisse ne baisserait, le cas échéant, que de quelques centimes pour le consommateur. Le chèque de 100 €, nouvelle version, pourra-t-il sauver les meubles ? Raté, visiblement. Les automobilistes semblent, certes trouver la mesure plutôt utile, mais rient jaune lorsqu’ils font le calcul. Cent euros par an, divisés par douze mois… Et encore faut-il pouvoir y prétendre… 
c.bonnefoy@jhm.fr