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Victimisation – L’édito de Christophe Bonnefoy

Jean-Luc Mélenchon a raté le coche. Lui qui avait pu s’enorgueillir d’un honorable score à la présidentielle de 2012 (11 %) puis d’un exploit, quasiment, pour une formation de gauche très à gauche, à celle de 2017 (20 %), en est aujourd’hui réduit à courir, non pas après la gloire, mais, presque, après une certaine crédibilité.

Les petites phrases sont passées par là. Le tir à vue sur tout ce qui bouge a finalement relégué le tribun au rang de contestataire systématique, sans vraie proposition constructive. On croit, là, reconnaître une tactique éculée : celle de la victimisation. Bizarrement, cette gauche à l’extrême de l’échiquier tutoie la façon de faire d’une droite, située elle aussi au bout du spectre politique. De l’autre côté donc. En gros : on veut notre peau.

C’est encore ce qu’a répété l’ex-socialiste et ancien ministre de Lionel Jospin hier à la sortie du tribunal. On se souvient de l’épisode houleux de la perquisition du siège des Insoumis, de la grosse colère de l’ancien ministre. Son attitude vient de lui valoir trois mois de prison avec sursis et 8 000 euros d’amende. Qu’à cela ne tienne. Le voilà maintenant autoproclamé « rebelle officiel ». Jusqu’à dénoncer, en suite logique de sa stratégie depuis maintenant de longs mois, un « procès politique ».

Jean-Luc Mélenchon est évidemment dans une position inconfortable, alors que se profilent les municipales et, un peu plus loin encore, la présidentielle. Même les manifestations contre la réforme des retraites, qui auraient dû le poser en leader de la contestation, n’ont pas – encore ? – réussi à le faire redécoller. Parler fort ne signifie pas forcément être entendu.

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