Vibrer au féminin – L’édito de Christophe Bonnefoy
Il se trouvera toujours des âmes chagrines – ou carrément machistes – pour venir sourire du sport féminin. Les rugbywomen… ont-elles vraiment leur place sur un terrain d’hommes ? Les footballeuses, quel manque de technique, et même d’impact, par rapport aux Mbappé, Dembelé ou Griezmann… ! Que dire des cyclistes, moins rapides que leurs homologues masculins… ou des athlètes qui, sur la piste du 100 mètres, abandonnent quelques dizièmes de seconde à ceux qui, parfois, les regardent de haut… Paroles maintes fois entendues ou lues.
L’humain est ainsi fait. Il n’a souvent d’yeux que pour ceux qui tutoient les sommets, à la fois du sport et du marketing. Donc les hommes. Donc ceux qu’on a portés pour en faire des champions… “bankables”, comme on dit.
Souvenons-nous, pourtant, de la toute-puissance planétaire de Jeannie Longo ou Marie-Jo Pérec. Enthousiasmons-nous aujourd’hui sur la classe mondiale de Wendie Renard et Clarisse Agbégnénou. On ne vous fera pas l’affront de préciser leurs disciplines respectives. Collectivement, rappelons par exemple que nos handballeuses sont triples championnes du monde et qu’elles nous ont, elles aussi, fait vibrer, lorsqu’elles ont remporté leur troisième titre en 2023 face à la Norvège. Excusez du peu.
Plus proche – ça date de ce dimanche -, félicitons les Bleues, en rugby, qui en battant les Galloises peuvent encore prétendre au Grand chelem, dans le tournoi des Six nations. Là, on évitera de faire remonter à la surface les frayeurs des Bleus dans la compétition masculine cette année, voire leur élimination prématurée lors de la dernière coupe du monde. “Leur” coupe du monde pourtant.
Et si on se laissait porter, de la même manière pour tous les exploits, qu’ils soient féminins ou masculins ? Profitons-en, les JO – nos JO – arrivent à grands pas.