Vers une union sacrée pour l’hôpital de Langres ?
La perspective, de plus en plus plausible, de la mise en place par l’Agence régionale de santé d’un scénario s’articulant harmonieusement avec le projet de nouvel hôpital à Chaumont, au détriment de Langres, a réveillé les principaux élus du territoire. C’est désormais ensemble qu’ils élaborent une contre-proposition.
Anne Cardinal, Charles Guené, Eric Darbot, Jacky Maugras, ou encore Sophie Delong main dans la main pour une position commune autour de l’hôpital. L’image semblait impossible il y a encore un mois. Elle devient pourtant réalité aujourd’hui. La “conférence des maires” de fin septembre, durant laquelle les élus se sont divisés sur la relance de l’hypothèse d’un hôpital unique entre Chaumont et Langres, semble désormais relever de la préhistoire.
Le basculement, pour ne pas dire l’électrochoc, date du 19 octobre 2021. Ce jour-là, en mairie de Langres, la conférence santé a réuni en comité restreint, autour du préfet Joseph Zimet et des représentants de l’agence régionale de santé (ARS), les élus du centre et du sud. Il a alors été présenté les 2 scénarios envisageables, à savoir l’hôpital unique et la « gradation territoriale de l’offre de soins », qui correspondrait surtout à… une dégradation de Langres. Et c’est ce dernier qui a été présenté comme étant clairement privilégié par les services de l’Etat. « L’effet de sidération a été total », souffle un participant à la réunion, qui estime que nombre d’élus ne s’attendaient pas à un tel scénario.
Le Pays de Langres contre-attaque
Depuis, chacun a repris ses esprits. Et la contre-attaque s’organise. Deux options sont travaillées en parallèle. En premier lieu, soutenir finalement l’hôpital unique, à Rolampont en particulier, comme il y a une quinzaine d’années, puisqu’il s’agit de l’alternative présentée par l’ARS elle-même. Deuxièmement, il faut aussi présenter un plan clair pour l’offre de soins de l’établissement langrois dans le cas -probable- où ce scénario du centre unique ne serait pas retenu.
Les réunions -la dernière en date a eu lieu ce mardi 09 novembre- se sont ainsi multipliées au cours de ces dernières semaines. Et chacun semble prêt à mettre de l’eau dans son vin. « Pour moi, il ne faut éliminer aucun scénario. Mon objectif, c’est l’offre de soins et l’aménagement du territoire », glisse le maire de Langres Anne Cardinal, qui n’avait pourtant pas caché, jusqu’à présent, son opposition à l’idée d’un site unique. « Il y a un mois encore, j’étais défavorable au site unique. Aujourd’hui, et après réflexion, j’ai changé d’avis », indique, pour sa part, Laurent Aubertot, le président de la communauté de communes Auberive-Vingeanne-Montsaugeonnais (CCAVM).
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Recherches de consensus
Fédérant l’ensemble des discussions sous l’égide du Pôle d’équilibre territorial et rural (PETR) du Pays de Langres, Eric Darbot espère aboutir à un consensus : « Les présidents de communautés de communes, Anne Cardinal, Sophie Delong et moi-même travaillons ensemble sur l’offre de santé du territoire ». L’objectif est de pouvoir formuler, en commun, une contre-proposition argumentée et détaillée avant la fin novembre.
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Encore faudra-t-il ensuite convaincre Joseph Zimet et l’ARS. Reste tout de même un atout dans la manche sud-haut-marnaise. Le préfet ne cache pas souhaiter un consensus autour de cette réorganisation hospitalière. Ne serait-ce que parce que le ministre de la Santé Olivier Véran est pressenti pour venir apporter en personne le joli chèque afférent du “Ségur de la santé”. Et un consensus global ne peut se faire sans le Pays de Langres…
Nicolas Corté
n.corte@jhm.fr