Ventes de bois en Haute-Marne : une euphorie liée à la pénurie
Mercredi 3 novembre 2021, une vente de bois a atteint des cimes en termes de demande et de prix. La pénurie au niveau mondial a porté les acheteurs sur tous les lots. Les professionnels ont rarement connu cette situation.
Mercredi 3 novembre 2021, un sentiment d’euphorie s’est emparé de la salle des fêtes de Semoutiers. La coopérative des propriétaires forestiers de Haute-Marne (CPF52) y organisait une vente de bois qui a connu un véritable succès.
Michaël Léotier, gestionnaire forestier agréé à la coopérative, raconte que 98 lots de bois haut-marnais étaient mis en vente soit 27 000 m3 dont, principalement, des produits de qualité et, en particulier, en chêne parmi les 8 000 m3 proposés. En bois d’œuvre, il y avait aussi 3 700 m3 d’hêtres et 2 700 m3 de frênes qui est la seule essence à souffrir d’un excès d’offres du fait de la chalarose qui l’attaque.
Avec cette qualité, très peu de lots n’ont pas trouvé preneur. Quant aux autres, en chêne, ils sont partis à « des prix très soutenus » selon les mots de Michaël Léotier. Il annonce une fourchette de 100 à 500 € le m3 avec « le bois exceptionnel à des prix exceptionnels », systématiquement au-dessus de 400 €. Il dit n’avoir « jamais vu ça en 25 ans de travail dans le bois ».
Un moment de grâce
Cette tendance euphorique en termes de demande s’est également vue dans le nombre d’offres par lot qui allait jusqu’à une quinzaine. Le moment de grâce a eu lieu lorsqu’un lot de chênes est parti pour 195 000 €. A noter que la somme totale de la vente atteint les 2,5 millions d’euros.
En hêtre, la demande a été plus soutenue que les années passées avec cinq ou six offres par lot. Elles se sont faites sur des bois mûrs qui ont souffert des sécheresses et elles vont permettre de nettoyer les forêts. Quant aux prix, ils sont inférieurs à ceux d’il y a 20 ans en atteignant de 40 à 55 €/m3. Le bois abattu et placé en bord de route a été particulièrement prisé par les acheteurs qui peuvent ainsi s’assurer de sa qualité.
Frédéric Thévenin
Une embellie appelée à durer
Pour expliquer cette euphorie, Michaël Léotier désigne le marché international qui « tire les prix vers le haut. Tout le monde achète, les Etats-Unis et en particulier l’Asie ». Il cite évidemment la Chine mais aussi l’Inde et le Vietnam pour le frêne. Le bois d’œuvre sert à la construction et à l’ameublement et, petitement, aux tonneaux. Le bois de trituration entre dans la fabrication de pâte à papier.
Michaël Léotier fait remarquer que les acheteurs, des scieries de Haute-Marne, de l’Aube ou de Côte-d’Or vont exploiter ce bois à l’automne/hiver de 2022/2023. Ils ont mis de tels prix car ils ont l’assurance d’une reprise durant plus d’un an. Il conclut : « pourvu que cela dure. Maintenant, nous nous devons de trouver de beaux produits pour les futures ventes et pour une bonne gestion des forêts ».
Lire aussi : vente de bois, une bonne surprise malgré le coronavirus :
https://www.jhm.fr/departement/vente-de-bois-une-bonne-surprise-malgre-le-coronavirus/#reccontenu
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