Vente des Annonciades : « Notre parti c’est Langres » alerte la Chambre des comptes
Notre parti c’est Langres, liste d’opposition municipale, a décidé d’alerter la Chambre régionale des comptes suite à l’annonce de la vente imminente des Annonciades à Julien Cohen. Pour eux, un doute raisonnable quant à la légalité de cette transaction persiste.
C’est par un post sur leur page Facebook que les membres de l’opposition du groupe Notre parti c’est Langres annoncent leur intention d’alerter la Chambre régionale des comptes. La raison de cette démarche : « Il est de notre devoir d’élus et de citoyens d’être vigilants quand il s’agit de la vente de biens publics. Et cette transaction, entre l’hôpital et Julien Cohen, nous chiffonne à plusieurs titres. Premièrement, il n’y a eu aucune publicité autour de la vente du couvent des Annonciades, ce qui est déjà questionnant. Deuxièmement, cette vente se fait sans transparence et très rapidement alors que, jusque-là, l’hôpital ne semblait pas pressé de vendre son patrimoine immobilier. Et, troisièmement, cet ancien couvent, classé au titre des Monuments historiques, serait cédé pour 340 000 € à Julien Cohen, alors même que l’estimation faite par les Domaines est de 432 000 €, ce qui fait un beau rabais », explique Sophie Delong, tête de liste du groupe Notre parti c’est Langres.
Un “cadeau” de 92 000 € à l’un des plus médiatiques des brocanteurs qui ne passe pas. « Cela fait près de 20 % en dessous de l’estimation des Domaines. Or, l’écart toléré vis-à-vis de cette estimation réalisée par les services de l’Etat est de 10 % », argumente Jean-Jacques Franc.
« Nous ne savons rien de son projet, du moins officiellement »
Autant de points qui ont donc poussé la liste à faire un signalement sur la plateforme de la Chambre régionale des comptes. « Il s’agit là d’un des plus beaux bâtiments de Langres, situé en plein cœur du secteur sauvegardé. Il ne faut pas qu’il soit bradé à un porteur de projet, si médiatique soit-il. D’ailleurs, nous ne savons rien de son projet, du moins officiellement. Tout ce que nous savons nous l’apprenons par la presse ou via les vidéos que poste Julien Cohen », insiste Sophie Delong. Encore un reproche de transparence que le groupe fait à la municipalité actuelle.
« Nous avons posé une question orale au conseil municipal du 14 décembre à ce sujet. Nous souhaitions proposer que soit ajoutée une clause de “droit de retour” au contrat de vente. Cela permet de voir le bâtiment nous revenir si, d’aventure, le projet économique ne tenait pas. La seule chose que l’on s’est vu répondre par Patricia Guérin c’est : “C’est trop tard, l’acte de vente est signé et la Ville ne peut intervenir dans cette vente. Et merci de ne pas faire fuir nos investisseurs ! Or, si j’en crois ce que l’on peut lire sur le web, la signature de l’acte n’est pas faite, elle ne devrait être faite que début février », ajoute Jean-Jacques Franc.
Si la vente est effectivement signée, la démarche du groupe Notre parti c’est Langres sera plus compliquée, en revanche si tel n’est pas le cas, ce pavé dans la mare pourrait avoir des répercussions. Contacté à ce sujet, l’hôpital n’a pas encore donné suite à nos sollicitations.
Patricia Charmelot