Variant Delta : la vague est «inévitable» en Haute-marne
Petit à petit, des centres de vaccination sonnaient de plus en plus creux. Mais depuis les annonces présidentielles, la demande est repartie en flèche. D’où le retour aux prises de rendez-vous pour une vaccination de masse, dont ont déjà totalement bénéficié près de 49 % des Haut-Marnais… et alors que le taux d’incidence est reparti lui aussi à la hausse.
Faut-il s’attendre à un retour du masque en extérieur dans les cœurs de ville et les communes volontaires ? Le préfet en discutera prochainement avec les élus, mais « si les choses continuent ainsi, et tout laisse à penser que le taux d’incidence va encore augmenter », la question sera sur la table.
Au-dessus de la moyenne
S’il n’y a personne en réanimation, c’est que « le vaccin permet d’éviter les formes graves », assure le préfet, qui a souhaité apporter des précisions sur la campagne de vaccination. A ce jour, 82 235 Haut-Marnais convaincus bon gré mal gré de la nécessité de se protéger et de protéger les autres ont leur schéma vaccinal complet. Soit 48,6 % de la population – « c’est quatre points au-dessus de la moyenne du Grand-Est », se félicite le préfet.
Or depuis le début de l’été, « nous avons constaté un reflux, des centres ont dû rendre leurs doses », précise-t-il. Pour garder un certain rythme, des opérations plus ciblées avaient donc été programmées pour cet été, exemple la semaine dernière à Chaumont et à Langres (lire en encadré). Mais depuis l’annonce présidentielle d’un “pass sanitaire” obligatoire à compter du 1er août, la demande “grand public” est repartie à la hausse. D’où, parallèlement à la tenue de centres éphémères pour lesquels les rendez-vous ont déjà été pris, une nouvelle montée en puissance des centres permanents, avec prise de rendez-vous via le site Doctolib. Il y a également la possibilité de se rapprocher de son médecin, de son pharmacien ou de son infirmier, s’ils pratiquent des injections grâce aux flacons qu’ils peuvent commander – près de 30 000 actes réalisés à ce jour. L’ère de la vaccination massive est de retour.
Un taux qui monte vite
Le taux d’incidence en Haute-Marne n’est encore que de 15,4 cas pour 100 000 habitants. Mais il était à 6 début juillet. En clair : il monte, vite, même si pour l’heure l’impact ne se fait pas sentir dans les hôpitaux où aucun patient n’est en réanimation. Pour le préfet, qui a tenu hier une conférence de presse avec Béatrice Huot, représentante de l’ARS, une vague due au variant Delta est « inévitable ». « On pouvait l’attendre pour l’automne, elle sera là au cœur de l’été », estime Joseph Zimet, qui regrette qu’au niveau du respect des gestes barrières, « la garde a été baissée », citant le cas « d’embrassades dans la rue ».
Lionel Fontaine