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Val de Presles : un chantier exemplaire de restitution naturelle

Le Presles a repris son cours naturel après le reméandrement effectué par les travaux. (Photo Drone Service).

Le Val de Presles a retrouvé sa fonction de zone humide après des travaux de reméandrement du cours d’eau cet  été. Un chantier de 370 000 € effectué par le syndicat mixte des Six Rivières qui a été inauguré et salué ce mardi 9 janvier.

Il s’agit du premier chantier d’envergure du syndicat mixte des Six rivières (lire par ailleurs) et quelle entrée en matière. « Cela fait longtemps que l’on suit ce projet au sein de l’agence de l’eau. C’est un projet d’une grande qualité et on n’en voit pas beaucoup de cette envergure », a ainsi commenté le délégué territorial de l’agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse ce mardi 9 janvier lors de l’inauguration des travaux.

Une agence qui a financé à hauteur de 70 % le montant des travaux de 370 000 € qui ont permis de redonner à la nature tous ses droits. La zone concernée est en aval de la chapelle de Presles. Ce qui ressemblait, de loin, à une prairie enclavée dans la forêt, était en fait une vaste zone humide d’une vingtaine d’hectares. Au XIXe siècle, l’homme décide d’exploiter cette parcelle à des fins agricoles. Le Presles est dévié, un tracé rectiligne est tracé sur un côté de la prairie. Un second ru, le Petit Gnon, est lui également dévié de l’autre côté de la prairie.

 Un suivi écologique et scientifique du Val de Presles

Celle-ci finalement sera abandonnée au fil du temps et il ne subsistait alors qu’une végétation dont les caractéristiques sont celles d’une zone humide. Mais avec ces déviations, elle n’était plus active. Le chantier a consisté à retrouver le lit initial du Presles, de le reconstruire. Ensuite par le biais de bouchons dans la rivière, le cours d’eau a retrouvé son lit originel. Cette restauration “active” a été menée sur 800 m du cours du Presles. En aval, l’option a été prise de laisser le cours d’eau “faire sa vie” qui est définie comme une zone de restauration passive.

Le Presles a repris ses droits dans le val.
Le Presles a repris ses droits dans le val.

Les travaux menés cet été ont été terminés en septembre. C’est à partir de ce moment que le Presles a commencé à reprendre son cheminement historique. Et par chance, en octobre, des pluies importantes se sont abattues sur le secteur.

«On ne savait pas à quelle vitesse cette éponge allait se gorger d’eau. Les fortes précipitations ont permis de voir qu’il fallait effectuer quelques ajustements», a expliqué Jean-Philippe Bianchi, président du syndicat des Six rivières.

«Dans la zone de restauration passive, on a pu observer qu’il y avait de l’eau absolument partout. Le cours d’eau a pris une place importante dans la zone humide qui est redevenue fonctionnelle. Car une quantité d’eau importante y a été stockée», a indiqué Loïc le Hingra, directeur du syndicat. «Avant les travaux, il y avait de l’eau en dessous du sol. Maintenant on a de l’eau au-dessus du sol», a indiqué le président du syndicat.

Cette opération de restauration d’une zone humide a été effectuée sous la maîtrise d’œuvre de l’Office national des Forêts qui a initié ce chantier. Nicolas Malèvre, chef de projet Environnement à l’ONF, observe que des essences de bois, de l’aulne en particulier, sont présentes et caractéristiques des zones humides. Or l’aulne est menacé et il fait l’objet d’une protection par l’Europe. Cette restauration va permettre de préserver ces essences.

Un suivi va être mis en place avec l’installation de piézomètres qui permettent de constater la hauteur d’eau présente dans les sols. Des ajustements sont prévus également sur le ru. Suite aux travaux, le syndicat va demander à décompacter le sol suite aux passages des engins, notamment de la pelleteuse chenillée.

«Je suis heureux que l’on redonne vie à une zone humide. Cinquante pour cent ont disparu», s’est félicité Jean-Philippe Bianchi avec raison.

Ph. L.

Le syndicat étend son périmètre

Le syndicat des Six rivières est assez atypique. En effet, son périmètre d’intervention s’étale sur trois départements, la Haute-Marne, la Haute-Saône et les Vosges, et deux Régions (Grand Est et Bourgogne Franche-Comté). Au niveau administratif c’est déjà une première complication. Mais de plus, le syndicat doit également tenir compte des six intercommunalités qui opèrent sur ce territoire de 1 600 km2 et ses six bassins versants.

Car désormais, c’est officiel, Jean-Philippe Bianchi en a fait l’annonce, le syndicat des Six rivières vient de voir son périmètre étendu au bassin de l’Apance. Et avec cette annonce, le président du syndicat a lâché que des travaux conséquents sont envisagés sur ce cours d’eau pour 2,6 millions d’euros. Ce qui financièrement va être un casse-tête car le syndicat collecte 190 000 € de recettes pour un fonctionnement de 120 000 €. Jean-Philippe Bianchi n’a pas caché qu’il souhaite ce tourner vers les six intercommunalités qui lui ont délégué la compétence Gemapi (gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations).

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