Utilisation du bois local : une journée de formation pour les élus
La journée de la forêt communale de l’Unité territoriale (UT) Meuse-Manoise, co-organisée par l’association des Communes forestières de Haute-Marne (Cofor52), les Communes forestières du Grand Est et l’Office national des Forêts (ONF), s’est déroulée lundi 25 mars. Elus et personnels des collectivités ont été conviés à cette journée très riche dont le thème cette année était “L’utilisation du bois local dans la construction”.
Cette réunion d’information a débuté à la salle des fêtes Après un temps d’accueil, Jean-Pierre Michel, président de la Cofor52, a ouvert cette session par un discours et a ensuite cédé la parole aux différents intervenants. Matthias Ley, responsable de l’Unité territoriale Meuse-Manoise à l’ONF, en a d’abord présenté le bilan de l’année 2023 ainsi que celui de l’Agence territoriale de Haute-Marne. Bernard Devos, adjoint au directeur d’agence, était également été présent pour étayer ses propos. Matthias Ley a ensuite évoqué les aménagements en cours d’élaboration et notamment l’utilisation prochaine d’une nouvelle technologie : le Lidar (Laser imaging detection and ranging). C’est la forêt communale de Poulangy qui sera la première de l’UT à bénéficier d’une modélisation grâce à la télédétection dont l’appareil est doté.
Le responsable de l’UT a également abordé le sujet de la contractualisation commerciale. Cette méthode de vente a pour objectif de réduire l’export de bois. Elle assure une sécurité tant pour les communes vendeuses de bois que les acheteurs et est gage de confiance entre les deux parties. Des “kits” destinés aux communes seront prochainement à leur disposition, ils contiendront l’ensemble des informations nécessaires à la bonne mise en place de contrat d’approvisionnement pour cette commercialisation de bois communaux.
Rebecca Dijoux, chargée de mission de l’Urcofor, a pris ensuite la parole afin de faire une brève sensibilisation au foncier forestier avant de passer au sujet du jour, l’utilisation du bois local dans la construction. Elle a d’abord mentionné les multiples utilisations de ces matériaux dans une construction ou une rénovation d’un bâtiment (structure, isolation, agencement, ameublement, menuiseries) ainsi que ses avantages comme son caractère isolant, son faible impact environnemental ou encore son rapport qualité/prix/disponibilité. Elle a ensuite mis en lumière l’importance et les avantages de l’utilisation du bois local, qui, par un approvisionnement en circuit court participe à l’économie locale et contribue à une gestion durable des forêts. La Cofor a d’ailleurs développé l’outil ART (Analyses des retombées territoriales) qui permet de mesurer les retombées économiques, sociales et environnementales des projets.
Bien conscients des difficultés que peut impliquer ce choix d’approvisionnement, Rebecca Dijoux et les autres intervenants se sont voulus rassurants et n’ont pas manqué de rappeler que l’ONF et la Cofor sont là pour accompagner les collectivités dans leurs projets, par le biais de leurs réseaux et de leurs connaissances. Par exemple pour trouver des professionnels tels que des architectes, des bureaux d’études technique ou des maîtres d’œuvre qui sont qualifiés voir spécialisés dans l’utilisation du bois en rénovation ou construction ou bien pour trouver des subventions, car le choix de ces matériaux a un certain coût. Après cette matinée “théorique”, un repas a été partagé à Saint-Thiébault et l’après-midi a été plutôt “pratique” avec une sortie en forêt. Une visite de dépôts de bois façonnés a été faite et des explications ont été données sur le travail de cubage et de lotissement par adjudication ou contrat selon les essences et la qualité, afin de valoriser au mieux les produits.
Les organisateurs n’ont pas manqué de souligner l’implication des élus du territoire pour leurs forêts, tant par leur présence en nombre à chacune de ces journées de formation, que par leurs questionnements et les échanges qui en découlent. Car c’est là la richesse de ces journées, les prises de paroles des différents participants, qu’ils soient intervenants ou spectateurs, donnent lieu à un vrai dialogue, mutualisant ainsi les connaissances.