Usure – L’édito de Christophe Bonnefoy
Les Français auraient-ils les nerfs à vif ? La réponse est dans la question. Les neuf derniers mois ont ainsi sérieusement mis à mal notre capacité à retenir les coups. Comme on dit, il faut que ça sorte. Confinement, restrictions diverses, crises sanitaire et économique ont empli un peu plus chaque jour la cocotte-minute d’une substance indigeste.
On
pouvait se douter qu’une longue pandémie aurait des effets
psychologiques évidents. Et dévastateurs. Mais on espérait tout de
même qu’à l’automne dernier, tout ne serait plus qu’un
mauvais souvenir.
On n’imaginait pas, en ce mois de janvier
2021, ne même pas être sûr d’entrevoir un été normal. Les psys
sont, paraît-il, débordés. Et les doutes sur l’avenir ne vont
sûrement pas arranger les choses.
Même le Premier ministre, Jean Castex, semble touché par ce mal implacable : l’exaspération et sa traduction par des haussements de ton jusqu’alors retenus. Hier dans l’Allier, lui aussi nous a gratifiés d’une colère difficilement contenue. En visite pour parler plan de relance, il a subitement bifurqué vers la stratégie vaccinale pour dénoncer les oppositions. Notamment celle des Régions. Pas un hasard, alors que Laurent Wauquiez, LR et président d’Auvergne-Rhône-Alpes était à ses côtés. Il n’a cessé de critiquer la lenteur du processus de vaccination.
On
le sent, on n’est jamais très loin des joutes politiques quand on
aborde le problème du Covid-19. Et ça va s’accélérer.
En
attendant, la vaccination devrait vite trouver son rythme de
croisière. Ouf. Elle n’empêchera pas la critique, surtout à
l’approche de la présidentielle. Elle ne calmera pas les esprits
des politiques. Pour le coup, aucun vaccin possible. Mais peut-être
permettra-t-elle aux Français de retrouver un minimum de sérénité.
Et un esprit un peu plus apaisé.