Urbanisme : trois millions d’euros pour améliorer (encore) la Rochotte
Après l’ANRU 1, un nouveau programme de renouvellement urbain vient d’être lancé. A la clé : trois millions d’euros pour poursuivre la profonde mutation du quartier de la Rochotte en matière de logements, de sécurité et d’accompagnement des personnes.
Le changement peut paraître dérisoire mais il est, en fait, d’importance. Pour davantage de compréhension et pour que chaque habitant s’en empare, il n’est plus question d’acronyme énigmatique comme ANRU 1 ou 2 mais de « nouveau programme de renouvellement urbain ». Les mots choisis sont plus explicites.
A Chaumont, ce nouveau programme, justement, a été signé officiellement ce jeudi 5 mai. Les parties présentes : Anne Cornet, préfète de la Haute-Marne, Stéphane Martinelli, président de l’Agglomération de Chaumont, Christine Guillemy, maire de Chaumont et présidente de Chaumont Habitat et Frédéric Gombart, directeur de Chaumont Habitat.
La déception de Christine Guillemy
Longtemps attendu et désiré par Christine Guillemy, il prévoit le financement de travaux sur le quartier de la Rochotte à hauteur de 3 millions d’euros. Elle ne le cache pas. Elle espérait davantage. En fait, la précédente opération avait été abondée par l’Etat à hauteur de 15 millions d’euros. Pour celle-ci, la Ville et l’Agglo avaient demandé 10 millions d’euros en espérant en obtenir 5 et pour, au bout du compte, en avoir 3 d’où la déception de Christine Guillemy.
Malgré tout, la préfète s’est félicitée du travail en commun de plusieurs individualités pour un meilleur quotidien des concitoyens. Elle pense au précédent programme (voir encadré) et celui à venir qui prévoit la démolition de 137 logements en trois opérations, la requalification de 60 logements auxquels seront associés la réalisation, par la Ville, d’un grand parc urbain, la restructuration du quartier pour des déplacements « doux » et la nouvelle école à proximité du collège.
Et comme les forces s’unissent dans de telles opérations, Chaumont Habitat va s’occuper, en parallèle, du traitement des ascenseurs sur 267 logements, de l’amélioration thermique et des toitures pour 500 logements et de la requalification de 48 autres.
Besoins de construction
Frédéric Gombart en profite pour affirmer que « le besoin de déconstruction est important mais aussi de reconstruction en favorisant la mixité sociale ». Pour lui, l’office se heurte à un double problème : le financement des travaux et l’emprise foncière à quoi il ajoute la volonté de redonner du pouvoir d’achat entre une augmentation modérée des loyers (5 %) compensée par la baisse des charges.
La déambulation des élus et des représentants de l’Etat a aussi permis d’évoquer les problèmes récurrents du quartier que le nouveau programme va pouvoir aborder. Il a ainsi été question du vieillissement de la population d’où l’idée d’une passerelle qui sera mise en place entre les résidences seniors et les habitants de la Rochotte. Autre sujet : la délinquance sur le quartier qui représente 13 % des faits commis à Chaumont et plus principalement en trafics de stupéfiants et troubles du voisinage.
Enfin, les élus ont insisté sur l’accompagnement des familles qui doivent quitter leur immeuble et être relogées. Chaumont Habitat a une équipe de trois personnes qui travaille en amont, s’entretient avec chaque personne et, pour une meilleure acceptation, propose parfois de diminuer les loyers. Ces bouleversements au sein d’un quartier peuvent être vécu comme un drame. Après 30 ans de présence à la Rochotte, cela peut être humainement lourd.
Frédéric Thévenin
Un quartier en pleine révolution d’urbanisme
Le premier programme de rénovation urbaine a permis de métamorphoser les quartiers de La Rochotte et du Cavalier. Ils sont aujourd’hui méconnaissables en matière d’équipements, de cadre de vie ou d’habitat.
Ainsi, le programme a permis de sortir de terre la maison des associations, le restaurant scolaire de l’école Cassin, l’aménagement du quartier Foch ou, plus indirectement, le lycée Decomble et Palestra. Autre exemple : la maison France Services qui a accueilli, depuis octobre 2020, 6 000 demandes et qui est, ainsi, la structure de ce genre en Haute-Marne la plus sollicitée.
Pour le cadre de vie, le Jardin Agathe-Roullot, la requalification de la rue Ferry, la liaison entre le Cavalier et le quartier Foch et la fin de la densification des immeubles sont les fruits du programme auxquels il faudra ajouter la requalification de la rue de Bourgogne pour en faire une voie douce.
Quant à l’amélioration de l’offre de logements, elle est sans doute la plus spectaculaire avec 432 démolis soit 10 % du parc de Chaumont Habitat, 472 requalifiés, 55 construits sur lace et une centaine construit ailleurs. En parallèle, Chaumont Habitat s’est lancé dans des travaux d’accessibilité de 267 logements et dans l’amélioration de la performance énergétique 57. Commentaire de Christine Guillemy : « le parc immobilier de Chaumont Habitat a 48 ans d’âge et il était temps de s’en occuper ».