Ils militent pour que Chaumont passe à 30 km/h
Pendant que des pétitions circulent pour rétablir les 90 km/h route de Langres, le collectif Pour le partage de la route milite pour passer la ville à 30 km/h. Ses membres expliquent les bienfaits de cette mesure qui a déjà été prise ailleurs.
« Est-ce qu’il est normal d’avoir peur de laisser ses enfants aller à l’école en vélo ? C’est le cas aujourd’hui, mais ça ne devrait pas l’être », soutient Marie-France Courboin, membre du collectif Pour le partage de la route. C’est pourquoi le collectif milite pour abaisser la limitation de vitesse à 30 km/h dans toute la ville.
« A 30 km/h, le temps de réaction minimum est de 8 mètres et la distance de freinage 5 mètres, contre 14 et 15 mètres à 50 km/h », explique Jean-Pierre Beaudouin, membre de Pour le partage de la Route. Il souligne également que selon le bilan 2022 de l’observatoire national interministériel de sécurité routière, la vitesse excessive est la première cause d’accident.
« Dans ces conditions, beaucoup de Chaumontais ont peur de rouler à vélo », déplorent unanimement les membres, dont plusieurs sont également membre de Chaumont à Vélo. D’autant que les membres du collectif affirment que certains accidents ne sont pas comptabilisés dans les statistiques. « Il est arrivé à plusieurs reprises que des membres du collectif aient un accident, sans qu’il y ait de blessure mais avec quand même le vélo saccagé. Il n’y a jamais rien de répertorié dans les administrations », explique Jacques Denys, membre du collectif.
Favoriser les mobilités douces
Le collectif estime que la mesure « améliorait la lisibilité des conducteurs sur la route grâce à l’unification de la vitesse, ce qui favoriserait la convivialité entre les cyclistes et les automobilistes, poussant ainsi à l’utilisation des mobilités douces, un moyen de limiter les émissions de gaz à effet de serre ».
Si l’un des principaux freins à l’abaissement de la vitesse est l’idée que cela augmente les temps de trajets, le collectif indique que cela est faux. « J’ai fait le test sur un trajet en voiture. Je suis parti de la route de Langres pour aller jusqu’au Moulin Neuf. Entre les giratoires et les feux rouges, j’ai roulé à 30 km/h tout le long », explique Jacques Denys.
Pour le partage de la route intervient auprès de la Commission départementale de la sécurité routière pour signaler « des points litigieux sur la route », comme des problèmes de signalisation ou d’aménagement urbain. Le collectif souhaite également initier des actions pour la sensibilser sur la sécurité routière et les risques de la vitesse.
Julia Guinamard
Recommandé par l’ONU, l’UE et les COP
L’Union européenne recommande les 30 km/h dans les zones résidentielles et sur les routes à voie unique des zones urbaines qui ne présentent pas de piste cyclable depuis 2011. Dix ans plus tard, en mai 2021, les Nations Unies (ONU) a appelé à une limitation à 30 km/h dans les villes, pour des raisons de sécurité mais aussi de pollution de l’air. En octobre de la même année, la COP 26 a émis la même recommandation. Des communes haut-marnaises ont déjà passé le cap, notamment Giey-sur-Aujon, mais aussi de grandes villes, comme Rennes.