Une victoire arrachée dans la douleur pour la France face à l’Ecosse
Le XV de France, qui a compté jusqu’à dix-sept points d’avance, s’est finalement imposé de peu (30-27), samedi 12 août, à Saint-Etienne. Les Bleus vont devoir resserrer les boulons en défense.
France bat Ecosse 30-27
A Saint-Etienne (stade Geoffroy-Guichard). Mi-temps : 13-10. Arbitre : N. Berry (AUS). 41 181 spectateurs.
Les points
FRANCE : 3 pénalités Ramos (8’, 22’, 79’), 3 essais Ntamak (32’), Penaud (41’), Ollivon 45’), 3 transformations de Ramos (33’, 43’, 46’).
ECOSSE : 4 essais de Van der Merwe (5’, 62’), Darge (68’), Steyn (74’), 2 transformations de Russell (6’, 69’), une pénalité de Russell (14’).
Carton jaune pour l’Ecosse : Price (28’).
Les équipes
FRANCE : Ramos – Penaud, Fickou, Danty (Macalou, 64’), Villière – (o) Ntamak (Bielle-Biarray, 56’), (m), Dupont (cap.) Lucu (69’) – Ollivon, Boudehent, Aldritt (Verhaeghe, 67’), Flament (Chalureau, 64’), Woki – Aldegheri (Atonio 50’, Marchand (Bourgarit, 50’), Baille (Gros, 49’).
ECOSSE : Kinghorn – Steyn, H. Jones, Tuipulotu, van der Merwe (Smith, 64’) – (o) Russell, (m) Price (Horne, 57’) – Darge, Dempsey (Bayliss, 77’), Ritchie (cap.) – Gray, Gilchrist (Skinner, 59’) – Nel, G. Turner (Mcinally, 57’), Schoeman.
Une semaine après sa défaite à Murrayfield (25-21), le XV de France retrouvait l’Ecosse, samedi 12 août, dans l’antre des Verts, pour son second match de préparation à la coupe du monde. Avec le retour de plusieurs cadres, les Bleus avaient à cœur de prendre leur revanche et de remettre l’église au milieu du village, à 27 jours du choc au sommet contre la Nouvelle-Zélande.
Face à un XV du chardon qui alignait quasiment son équipe type, les troupes de Fabien Galthié voulaient éviter un nouveau trou d’air, comme ce fut le cas en seconde période il y a une semaine.
Les Bleus, qui ont pourtant compté jusqu’à dix-sept longueurs d’avance en milieu de seconde période, se sont imposés au final de peu (30-27). Un succès important, mais pas totalement rassurant, à l’image des quatre essais encaissés samedi soir.
Dans un stade Geoffroy-Guichard bondé jusqu’au cintre, comme à ses plus belles heures européennes, les Calédoniens douchaient d’entrée de jeu les Tricolores en trouvant le chemin de l’essai par l’ailier Van der Merwe (0-7, 5’). Une entame de match loin d’être idéale pour les coéquipiers d’Antoine Dupont qui répliquaient aussitôt par la botte de leur buteur Thomas Ramos (3-7, 8’).
Le XV de France avait du mal à mettre son jeu en place en début de partie. Indiscipliné, il commettait des fautes de main fâcheuses. Après vingt minutes hésitantes, le XV de France trouvait enfin la bonne carburation grâce à son paquet d’avant qui permettait à Thomas Ramos de rajouter trois points (6-10, 22’).
Petit à petit, les Bleus grignotaient leur retard. En supériorité numérique et sur un lancement d’école après une mêlée, Antoine Dupont servait à hauteur son ouvreur Romain Ntamak qui filait derrière la ligne d’en but (13-10, 33’). Geoffroy-Guichard respirait un peu mieux et continuait à donner de la voix.
Le travail de la défense du XV de France commençait à faire son œuvre car les Bleus “grattaient” des ballons dans les rucks. A la pause, ils viraient d’une courte tête (13-10).
Les coéquipiers du Rochelais Grégory Alldritt n’ont pas retrouvé tous leurs repères dans ce premier acte. Ils allaient devoir mettre un peu d’huile dans les rouages en seconde période pour se mettre à l’abris de cette formation écossaise.
Deux essais en cinq minutes
Aussitôt dit aussitôt fait. Il ne fallait que cinq minutes aux Français pour plier la rencontre. Sur sa première action, les Bleus jouaient au large avec à la conclusion en bout de ligne l’ancien Clermontois Damian Penaud (17-10, 43’).
A peine le temps pour les Calédoniens de reprendre leur esprit, que Charles Ollivon, lancé plein axe, imitait son ailier en perforant à nouveau la défense du XV du Chardon (27-10). Le troisième ligne du RC Toulon offrait désormais une avance confortable à son équipe (+17).
A la 50’, Fabien Galthié en profitait pour injecter du sang neuf en première ligne.
Agressifs en défense et percutants en attaque, les Tricolores dominaient de la tête et des épaules cette seconde période. Seule ombre au tableau, la sortie de Romain Ntamak touché à un genou et sorti de la pelouse en boitillant.
Alors que le XV de France avait le match en main, l’ailier écossais Van der Merwe réduisait l’écart au tableau d’affichage en inscrivant son deuxième essai de la soirée (27-15, 62’).
Les visiteurs reprenaient du poil de la bête et de l’allant offensif. De son côté, le XV de France se montrait moins souverain et encaissait un nouvel essai par Darge (68’). Les Bleus ne comptait plus que cinq longueurs d’avance (27-22). Ils n’étaient pas à l’abri d’un essai transformé. Sur une action parfaitement jouée, Steyn, tel un funambule le long de la ligne de touche, mettait au supplice le XV de France (27-27). Tout était à refaire pour les Bleus qui venaient d’encaisser un “17-0”. Pas sûr que cela soit du goût du staff technique.
Dans cette rencontre riche en essais, le dernier mot revenait au XV de France, qui arrachait la victoire en toute fin de rencontre sur une pénalité du Toulousain Thomas Ramos (30-27). Ouf !
S’il était important de l’emporter pour la confiance, le XV de France a montré quelques lacunes qu’il va falloir vite corriger. Samedi, les Anges étaient bleus dans le chaudron stéphanois.
Romain Randoing
Questions à Fabien Galthié
« Le public à été formidable »
Pour leur deuxième match de préparation, samedi soir, le XV de France a pris sa revanche face au XV du Chardon en s’imposant (30-27), grâce notamment au soutien indéfectible du public stéphanois. Si les Bleus sont encore en rodage, le sélectionneur de l’équipe de France a pointé des difficultés aussi bien offensives que défensives de la part de ses joueurs. Des soucis qui peuvent s’expliquer par un manque de rythme.
Comment analysez-vous cette rencontre ?
Fabien Galthié : « Il s’agissait d’un match de préparation avec une équipe différente du week-end dernier. L’équipe n’est pas destinée à performer maintenant. Il faut prendre en compte la condition physique des joueurs. Notre objectif est de continuer à travailler et à se préparer sur les quatre semaines qui restent. Le contenu du match a été très intéressant. Sur ce match, on a eu une incapacité offensive mais aussi défensive. On a eu quelques temps forts qui nous ont permis de scorer et de remporter ce second match de préparation. L’Ecosse nous a imposé beaucoup de rythme. Le public nous a aidés à battre cette équipe d’Ecosse. »
Pouvez-vous nous dire un mot sur la sortie de Romain Ntamak ?
F. G. : « Romain souffre d’une petite hyper extension du genou. Quant à Cyrille Baille, il a une grosse contusion sur le mollet. »
Vous avez connu des difficultés sur le plan offensif. Vous attendiez-vous à une telle production ?
F. G. : « Même si on a inscrit trois essais ce soir, il y a beaucoup de points à améliorer, notamment sur notre jeu de possession. Par moment, on a été incapables de jouer juste. Cela peut s’expliquer par la fatigue et notre manque de rythme. Nous ne sommes pas au même niveau de préparation que les Ecossais. Il nous reste deux adversaires difficiles à jouer à savoir les Fidji et l’Australie. »
Quel bilan faites-vous de l’accueil stéphanois ?
F. G. : « J’étais venu jouer ici en novembre 2001 contre les Fidji. Geoffroy-Guichard est un monument, un temple du football français. Saint-Etienne a été aimé par toute la France. Le public fut formidable ce soir. »
Contrairement au week-end dernier, vous n’avez pas connu de trou d’air en début de
seconde période…
F. G. : « C’est vrai. Mais on a été pris de vitesse en début de match. Nous avons réalisé une bonne entame de seconde période jusqu’à la 60’. Par la suite, on a fait des mauvais choix et on a commis des erreurs techniques. On a déjoué et on a été vite punis. »
Recueillis par R. R.