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Nicolas Lacroix donne sa « stratégie pour la ruralité »

Nicolas Lacroix aux côtés de son éditeur Laurent Zahnd.

Interview. Nicolas Lacroix sort, ce vendredi 18 février, son premier livre intitulé « Et si les bouseux avaient des idées ». Il y parle de son itinéraire, de son attachement à la campagne et fait « un plaidoyer pour une diagonale de vie ». Surtout, il émet de nombreuses propositions pour valoriser la ruralité. Un livre qui tombe à pic en cette période d’élections.

JHM : Pourquoi ce livre ?

Nicolas Lacroix : J’ai une formation de géographe et j’ai partagé, un temps, les concepts de diagonale du vide et de ruralité profonde. Mais, elles ont été accentuées et leur esprit négatif l’a emporté avec, parfois, l’assimilation de ruralité profonde avec débile profond. Or, je porte l’idée de faire de nos faiblesses une force avec une vision positive des choses.

Les deux marches que j’ai effectuées à travers la Haute-Marne m’a donné l’envie et le besoin de l’exprimer d’où ce livre. La Haute-Marne n’est pas enclavée et j’ai toujours du mal à entendre des maires dire qu’ils sont « les petits élus d’une petite commune ». Il n’y pas de petits élus.

JHM : Le titre est un brin provocateur. Après les ploucs, les bouseux ?

N. L. :  Je choisis ces mots parce que, justement, nous ne le sommes pas alors que nous sommes considérés ainsi. Je me considère moi-même comme un bouseux lorsque je vois le regard de certains élus parisiens ou de « grands » départements. Or, ils puisent leurs idées dans les nôtres. Je pense au retour au 90 km/h, à la gestion du RSA… Mon quotidien en Haute-Marne et le décalage avec Paris m’ont poussé à écrire ce livre. C’est le témoignage d’un élu de la ruralité qui s’adresse, par exemple, aux néo ruraux. Notre territoire est attractif, connecté, avec la fibre mais, pour y habiter, il faut être prêt et accepter les avantages et les désavantages. Il faut le savoir avant.

JHM : La santé est un chapitre important. C’est une priorité ?

N. L. : La première. Les différences de soins ne doivent pas s’établir selon les territoires. La prise en charge ne peut pas être partout pareil mais la gradation des soins doit atténuer les écarts. C’est une faiblesse de nos territoires à régler et, en premier lieu, la présence de médecins de ville mais aussi la prise en charge des aînés et le développement des familles d’accueil et de l’aide à domicile. Les métiers de proximité sont une solution d’avenir. Le problème est que nous approchons le plein emploi dans les territoires ruraux. Par exemple, l’année prochaine, nous allons manquer d’enseignants en Haute-Marne. Il est urgent de trouver des solutions.

JHM : L’eau et la forêt semblent être des données cruciales pour vous. Vous appelez même à la création d’un ministère de l’Eau et de la Forêt. Pourquoi ?

N. L. : Cinq ou six ministères s’occupent actuellement de l’eau et de la forêt. Or, les deux sont étroitement liés et les deux seront le défi du XXIe siècle dans les domaines de l’économie, de l’urbanisme et de l’environnement. Né dans ce milieu, je vois que la forêt est sacrifiée. Or, ceux qui la connaissent le mieux sont les pêcheurs, les chasseurs et les agriculteurs. Ils aiment leur milieu. Ce sont les premiers écolos et ce sujet mérite d’entrer dans la campagne présidentielle.

JHM : Justement, ce livre fait office, un peu, de programme électoral. Que l’on sache, vous ne vous présentez pas ou alors vous postulez à un ministère ?

N. L. : Non. Mais, ce livre n’arrive pas là par hasard. C’est une contribution à ceux qui se présentent et, pourquoi pas, pour que des idées soient reprises. Il faut arrêter de parler de la ruralité de loin et uniquement lors d’élections. Il est temps de mettre une stratégie en place pour cette ruralité. J’en fait écho modestement avec le plaisir et la fierté d’avoir écrit ce livre. Le tout par le prisme de la Haute-Marne.

Propos recueillis par Frédéric Thévenin

Un livre en circuit court

Le livre est édité chez Liralest implantées à Châteauvillain et plus précisément aux éditions Le Pythagore. Laurent Zahnd explique qu’il est le premier d’une collection politique « qui démarre. D’autres sont à venir ». Il a également été imprimé en local, aux Imprimeries de Champagne, à Langres.

Quant à la distribution, elle débute ce vendredi 18 février à Chaumont et le lendemain dans toutes les librairies, bureaux de tabac et grandes surfaces haut-marnaises. Il sera présenté le 2 mars au Salon de l’agriculture, sur le stand Haute-Marne, et la première séance de dédicace se fera au Cantarel, à Andelot, le 25 février, de 17 h à 18 h 30.

L’auteur reversera l’intégralité du produit des ventes à une association de Haute-Marne qui s’occupe de la promotion de la ruralité. 

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