Les murs ont la parole : une spirale surprenante
Ce dimanche, prenons la direction de la tour de Navarre. Ce n’est pas la majestueuse tour d’artillerie sur laquelle se portera notre regard, mais vers sa petite jumelle, la tour d’Orval, sans qui Navarre serait bien dépourvue…
La tour d’Orval… Cette tour plus modeste en dimension que sa jumelle, n’était pas prévue dans les plans initiaux. Mais comme la terrasse de la tour de Navarre avait été surélevée en 1517 pour mieux protéger le Sud de la ville, sa construction était devenue indispensable. En effet, la terrasse de Navarre n’était plus accessible depuis le chemin de ronde. Il était donc impossible d’y monter l’artillerie lourde. La solution adoptée par les architectes a été d’équiper cette tour d’Orval d’une rampe montant en spirale jusqu’à la terrasse.
Empruntée par les hommes et les chevaux qui déplaçaient les pièces d’artillerie, la forme de sa voûte est remarquable. La maîtrise de l’architecture au XVIe siècle a permis d’alterner des voûtes de trois et de quatre croisées d’ogives. Par cette juxtaposition de triangles et de trapèzes, les bâtisseurs ont réussi à couvrir une rampe à vis. Parmi les salles installées à l’intérieur, on distingue une casemate chargée de défendre les accès aux salles. A côté, une poterne désormais bouchée, permettait d’accéder aux fossés et un puits atteignait la nappe phréatique à 20 m sous la tour.
Remarquez les décors sculptés. Les culs de lampe qui terminent les ogives représentent des personnages symboliques, acrobate ou diables. Une date (26 février 1517) ainsi qu’une chouette, une chauve-souris… complètent ce programme plein d’humour. La chambre à mi-chemin commandait l’ouverture de la herse qui fermait la poterne. A cet endroit, les clefs de voûte portent les armes de la ville, du gouverneur de Champagne et du roi. Une fois au sommet, un escalier rejoint la terrasse d’Orval, tandis qu’en face, l’impressionnante charpente de Navarre nous appelle…
De notre correspondante Angélique Roze
Source : Office de Tourisme