“Une semaine, un oiseau”, le rossignol philomèle
Le MAG vous propose une rubrique hebdomadaire, “Une semaine, un oiseau”, co-rédigée par la Ligue de protection des oiseaux (LPO) Champagne-Ardenne et Gérard Rolin, guide ornithologue, créateur de Birder. A travers cette rubrique, ils vous proposent de découvrir chaque semaine un oiseau qui fréquente les plans d’eau, les plaines ou les villages de notre département. Aujourd’hui, zoom sur le rossignol philomèle.
C’est à partir de la mi-avril que le rossignol philomèle revient dans notre région, en provenance de l’ouest de l’Afrique, au sud du Sahara, où il a passé l’hiver. Souvent fidèle au territoire qu’il occupait l’année précédente, le mâle est repérable à son chant puissant, varié et particulièrement mélodieux, émis aussi bien de jour qu’en pleine nuit à la différence des autres oiseaux. C’est, par contre, une espèce assez difficile à observer, le mâle étant souvent caché à mi-hauteur dans les arbustes denses d’où il émet son chant.
Avec 16 cm de long pour une vingtaine de grammes, il est un peu plus gros que son cousin le rouge-gorge. Nichant au sol ou à faible hauteur (rarement plus de 30 cm), il se doit d’être discret. Son dessus brun avec une nuance rousse à la queue et au croupion lui assure un excellent camouflage, moyennant quoi il peut se permettre de chanter fort.
Cet habitant des haies, bois et forêts avec taillis s’installera aussi volontiers dans les jardins s’il y trouve quelques gros buissons denses formant une sorte de mini sous-bois. Grand mangeur de petits coléoptères, de fourmis et autres insectes, il se rendra alors utile au jardinier.
La femelle pond de trois à six œufs qui écloront au bout de quatorze jours. Les jeunes quittent le nid rapidement et continuent de se faire nourrir par leurs parents. Ils sont alors particulièrement vulnérables.
Le départ vers l’Afrique a lieu dès le mois d’août, Comme de nombreux passereaux, le Rossignol migre de nuit et se nourrit dans la journée.
C’est, dans notre région, une espèce encore commune, sensible toutefois à la destruction du bocage. Dans les régions où on replante les haies, comme en Bretagne, l’espèce est à nouveau en progression. Elle est protégée en France.
Vous l’aurez compris, le rossignol ne passe que quatre mois chez nous et ne chante que pendant quelques semaines. Profitez des douces soirées de printemps et prenez quelques instants pour écouter ce grand chanteur à l’heure où tous les autres oiseaux se sont tus.
Gérard Rolin (www.birder.fr)
Notre prochain rendez-vous sera avec la tourterelle des bois.