“Une semaine, un oiseau”, le pygargue à queue blanche
Depuis le 17 janvier, le MAG vous propose une nouvelle rubrique hebdomadaire, “Une semaine, un oiseau”, co-rédigée par la Ligue de protection des oiseaux (LPO) Champagne-Ardenne et Gérard Rolin, guide ornithologique et patron de Birder. A travers cette rubrique, ils vous proposent de découvrir chaque semaine un oiseau qui fréquente les plans d’eau, les plaines ou les villages de notre département. Pour démarrer cette rubrique, ils ont choisi de vous présenter le pygargue à queue blanche.
«A tout seigneur, tout honneur», pourrions-nous dire pour ce premier rendez-vous que nous vous donnons avec les oiseaux de Haute-Marne et du pays du Der. Atteignant 2,50 m d’envergure et près de 7 kg, le pygargue à queue blanche est l’un des plus grands rapaces de la planète.
Plumage marron, énorme bec jaune, ailes larges, queue blanche sont quelques caractéristiques de cet énorme aigle quand il est adulte. Présent dans le nord du paléarctique, du Groenland, au Japon, sa population totale est estimée à environ 10 000 couples.
Cela peut sembler peu, mais il faut dire qu’il a beaucoup souffert. Largement persécuté, victime de la pollution au mercure dans la Baltique et de l’exploitation forestière intensive, il a disparu de la majeure partie de l’ouest de l’Europe. Les mesures de protection prises dans de nombreux pays ont permis d’inverser cette tendance. Mais le pygargue étant un super-prédateur, cela ne peut se faire que lentement. En France, l’espèce s’est éteinte en 1959 et compte à nouveau un couple nicheur. Se nourrissant parfois d’animaux morts, le pygargue est avant tout un pêcheur et un chasseur. Canards, foulques, oies, cormorans, lapins, ragondins, etc. sont ses proies de prédilection, mais il peut aussi s’en prendre aux cygnes et aux grues.
Où et quand voir le pygargue dans notre région ?
Une vingtaine de pygargues hivernent habituellement en France, principalement sur les grands plans d’eau de Champagne et de Lorraine. C’est un oiseau rare, dont on ne saurait garantir l’observation lors d’une sortie ornithologique. Néanmoins, un couple a passé toute l’année 2015 sur le secteur du lac du Der. Serait-ce annonciateur d’un retour de l’espèce dans notre région ?
Pour essayer de voir le pygargue, vous pouvez participer à une sortie organisée par la LPO ou contacter Birder (www.birder.fr).
Gérard Rolin
La semaine prochaine, nous vous donnons rendez-vous avec un hivernant rare, mais régulier : le cygne de Bewick.